đź”´[ L’Edito du mois d’AoĂ»t 2024 ] |Football burkinabè : Les femmes, seconds couteaux ?
Les dĂ©bats font rage sur l’élection du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration burkinabè de football (FBF) prĂ©vue pour le 31 aoĂ»t prochain Ă Ouagadougou. En attendant, la commission Ă©lectorale de la FBF a rendu publique, le jeudi 25 juillet 2024, la liste (provisoire) des candidats retenus pour l’Ă©lection du prochain prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration. Il s’agit de Jonathan Pitroipa, ancien international burkinabè et du colonel Oumarou Sawadogo.
Quatre personnes avaient dĂ©posĂ© leurs candidatures notamment le colonel-major Oumarou Sawadogo, l’inspecteur des douanes Ali Guissou, l’ancien footballeur Jonathan Pitroipa et Moctar Diallo, prĂ©sident du Djawaba Djawaba de Fada N’Gourma.
Autant que le football lui-même, l’élection, encore au stade des candidatures, déchaine les passions, avec son corollaire de contradictions, de menaces et bien plus. L’adrénaline est montée au point que les tensions sont au summum chez certains acteurs. Dans cette bataille rangée, le silence des femmes du milieu est assourdissant à plus d’un titre.
D’abord assourdissant, parce qu’elles brillent par leur absence dans l’arène, sinon sur le rectangle vert du débat, alors que le prochain président de la FBF est celui qui va déterminer les politiques et réformes du football burkinabè pour les 5 prochaines années, y compris le sort du football féminin. Veulent-elles donc se murer dans le silence et l’inaction, attendant patiemment que le prochain dirigeant de la FBF vienne leur imposer sa « politique » ?
Ensuite assourdissant, parce qu’il n’y a aucune représentativité à tous les niveaux, pourtant, les femmes sont jusque-là restées muettes, incapables de revendiquer la place qui est la leur sur la scène footballistique nationale. Même pas les nombreuses footballeuses nationales et internationales n’ont osé se prononcer, piper mot. C’est à penser que les actrices du football burkinabè sont des seconds couteaux dans ce milieu.
Enfin assourdissant, parce que parmi les milliers de supportrices, les joueuses et les membres du football féminin, une femme aurait pu « oser » revendiquer la présidence de la Fédération burkinabè de football en déposant sa candidature.
Tout compte fait, rien n’est tard pour peu que les femmes prennent conscience de leur importance dans le milieu et s’engagement franchement à donner de la voix pour espérer de lendemains meilleurs pour le football féminin. Il faut s’engager, revendiquer, exiger. Rien n’est gagné d’avance. Surtout pas en football, encore moins à la tête de la FBF. Le football féminin mérite bien plus d’égard pour prendre son envol. Tout dépend de l’engagement de ses actrices.
La RĂ©daction