🔴[ L’Edito du mois de Décembre 2024 ] |Lutte contre la VBG : Quid de ces milliers de femmes et de filles PDI ?
Novembre-décembre ! Mois des droits de l’Homme, des droits humains, des droits de la femme et de la jeune fille ! Avec les « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (VBG) à l’égard des femmes et des filles » qui couraient du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée des droits humains, la communauté internationale, les organisations publiques et la société civile sont encore montées au créneau. Et ce, pour dénoncer les VBG, interpeller, sensibiliser, éduquer, relancer les engagements et demander aux décideurs de rendre des comptes et d’agir.
Parce que, la réalité du terrain donne des tournis : à titre d’exemple, en 2023, toutes les 10 minutes, une femme a été tuée de manière délibérée par son compagnon ou un membre de sa famille. Au-delà du féminicide, près d’une femme sur trois subit des violences au cours de sa vie sous diverses formes notamment les mariages d’enfants, les mutilations génitales féminines, la violence numérique, les violences conjugales et viols, entre autres avec des conséquences comme conséquences les grossesses forcées et non désirées, les avortements dangereux, les fistules traumatiques, les infections sexuellement transmissibles, comme le VIH. Même si des chiffres sont difficiles à fournir au plan national, la situation est certainement moins rayonnante au Burkina Faso qui vit, depuis une dizaine d’années, une situation sécuritaire préoccupante caractérisée par une violence aveugle. En effet, la double crise sécuritaire et humanitaire affecte fortement les femmes et les filles, aggrave leur vulnérabilité et perturbe davantage les mécanismes de prévention et de prise en charge des VBG déjà en souffrance.
D’où la nécessité d’agir et sans attendre. Cette urgence dans l’action doit d’abord permettre de mettre fin à l’impunité en tenant les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes et en appliquant une tolérance zéro en matière de violence à l’égard des femmes et des filles. Elle nécessite ensuite d’investir dans la prévention et dans les organisations de défense des droits des femmes pour garantir les droits des personnes qui ont survécu à la violence et leur permettre d’accéder à des services essentiels. Enfin, il faut adopter, mettre en œuvre et financer des plans d’action nationaux visant à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles.
Des efforts sont certes en cours au niveau gouvernemental, notamment aux ministères en charge du genre, de l’action humanitaire et des droits humains, mais aussi des organismes onusiens, des OSC et par endroit à l’échelle individuelle, mais pas suffisamment. C’est dans ce sens qu’il faut saluer la création d’un numéro vert et gratuit, le 80 00 12 87, qui donne l’occasion de dénoncer les VBG afin de permettre aux acteurs d’apporter une assistance adéquate à ces milliers de femmes et de filles qui se sont jusque-là résignées à garder le silence sans être en mesure de dénoncer.
La RĂ©daction