
🔴[ L’Edito du mois de Mai 2024 ] |Santé menstruelle : faire d’une pierre, deux coups
![🔴[ L’Edito du mois de Mai 2024 ] |Santé menstruelle : faire d’une pierre, deux coups 1 🔴[ L’Edito du mois de Mai 2024 ] |Santé menstruelle : faire d’une pierre, deux coups 1](https://www.moussonews.com/wp-content/uploads/2024/05/cee77851-a2c8-42ea-9cd0-27282eebf52b-768x434.jpg)
Cette année et ce, depuis 2014, la communauté internationale célèbre, le 28 mai, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle en vue de briser les tabous et à sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les adolescentes à travers le monde. Cette nécessité est encore plus prégnante en Afrique et particulière sous nos tropiques ouest africaines. En effet, comment comprendre que jusque-là , les femmes et les filles continuent d’être empêchées de recevoir une éducation, de gagner un revenu et de participer pleinement et également à la vie quotidienne, en raison d’une fonction corporelle naturelle ?
Lire aussi: 🔴[ L’Edito du mois d’Avril 2024 ] |Quand les coupures s’en mêlent – Mousso News
Pourtant, bien plus qu’un problème de santé, l’hygiène menstruelle est une question de droits humains : le droit à l’autonomie corporelle qui doit être une liberté fondamentale pour ces quelques 500 millions de personnes n’ayant pas suffisamment accès aux produits d’hygiène menstruelle ni à des structures sanitaires adaptées à travers le monde. Dans ces parties du monde, les dynamiques sociales d’exclusion et de honte, l’inégalité entre les genres, l’extrême pauvreté, les crises humanitaires et les traditions néfastes continuent ainsi d’amplifier les privations et la stigmatisation. De plus, l’absence d’infrastructures, de matériels et de connaissances sur la santé menstruelle conduisent souvent les femmes à adopter des comportements mettant en péril leur santé. Conséquence, de nombreux droits sont impactés par la santé menstruelle : droit à l’égalité et à la non-discrimination, droit à la dignité, droit à la santé, droit à l’éducation, droit à l’eau et à l’assainissement et droit à des conditions de travail justes et favorables.
Pour rétablir ces filles et femmes dans tous ces droits, il convient pour nos Etats et leurs partenaires, de faire une réalité les caractères universel et équitable de l’accès aux services d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène qui induisent la nécessité de prendre en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles, dans tous les lieux de vie.
Au-delà , il faut faciliter à ces femmes et filles, leur approvisionnement en protections et fournitures menstruelles, à travers des produits hygiéniques adaptés, abordables et disponibles localement, du matériel pour se laver (eau, savon, seau) et pour nettoyer et sécher ses produits. Une étape essentielle consiste également à informer sur la santé et l’hygiène menstruelles. Cette sensibilisation doit être différenciée selon les catégories d’acteurs notamment les filles, les garçons, les femmes, les enseignants, les agents de santé, les leaders communautaires …
C’est à ce prix que la communauté internationale contribuera à faire d’une pierre deux coups en contribuant à l’atteinte de plusieurs Objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit de l’ODD 3 sur la bonne santé et le bien-être, grâce à un accès aux informations et aux services de santé menstruelle, l’ODD 4 sur l’éducation de qualité, grâce à l’accès à des infrastructures d’eau et d’assainissement adaptées à l’école, ainsi qu’à une éducation complète à la sexualité adaptée à l’âge, scientifiquement rigoureuse et fondée sur des données probantes. Viennent ensuite l’ODD 5 sur l’égalité entre les sexes, lorsque les menstruations sont gérées avec dignité, sans honte ni moquerie, l’ODD 6 relatif à l’eau propre et l’assainissement, car l’amélioration de la santé menstruelle est indissociable de l’approvisionnement en eau et de l’accès à des infrastructures adaptées, l’ODD 12 sur la consommation et les production durables et l’ODD 13 sur les mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques, dès lors que les taxes sur les produits menstruels sont réduites et que la fabrication et la distribution de produits réutilisables sont soutenues.
La RĂ©daction