🔴 [ L’Edito du mois de #Novembre ] | Burkina Faso : la parité, un leurre ?
Après l’espoir grandissant au cours du premier mandat du président Roch Marc Christian Kaboré et du second mandat inachevé, elles l’ont espéré avec le coup du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba : la parité dans les instances de la Transition.
Au résultat, le constat était décevant, du moins, pour ce qui est du gouvernement de la Transition et de l’Assemblée législative de la transition (ALT). En effet, de 10 femmes (30,30%) sur 33 ministres dans le gouvernement de Christoph Dabiré de juin 2021, les chiffres sont descendus à 6 femmes (24%) dans celui de Albert Ouédraogo. Avec le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré, des organisations de femmes étaient montées au créneau pour attirer l’attention sur la question. Une fois de plus, leur réveil a été douloureux à la découverte de la liste des membres du gouvernement de Apollinaire Joachim de Tambela. 5 femmes sur 23 ministres, soit 21,73%, des chiffres quelque peu loin du quota genre (30%) et encore plus d’une quelconque parité.
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Si le souhait a soulevé un tôlée au sein de la population, c’est tout de même un mauvais procès qu’on fait à celles qui défendent la cause de l’autre moitié du ciel. Et pour cause, les premiers discours du capitaine Traoré ont donné aux Burkinabè un air de révolution. Cet espoir est d’autant plus légitime que plusieurs traits (jeune âge, allure, propos, grade, vision, …) rapprochent le jeune capitaine du père de la révolution burkinabè. Il serait donc difficile de ne pas espérer autant si l’on sait que le capitaine Thomas Sankara est le chef de l’Etat burkinabè qui a le plus contribué, en parole et en acte, à donner à la femme burkinabè, rurale comme citadine, la place de motrice de développement socioéconomique qui est la sienne. La Journée internationale de la femme, la scolarisation des filles, les échanges directs entre le chef de l’Etat et les organisations féminines, la nomination des femmes dans les plus hautes instances de décision, l’incitation des femmes à entrer en politique, l’éveil des consciences de l’autre moitié du ciel jusque dans les confins du Burkina sont autant de progrès à mettre à son actif.
Les périodes d’exception démocratique sont les meilleurs pour oser des réformes profondes. Il est vrai que le contexte actuel est particulier du fait de l’insécurité, mais ce n’est pas pour autant que la vie doit s’arrêter, que le Burkina doit désespérer en de meilleurs lendemains, que la société doit être privée de politiques audacieuses. Quoi donc de plus normal d’espérer, qu’avec l’arrivée du capitaine Traoré, le moment de cette parité tant recherchée soit venu. A moins qu’elle ne soit un leurre, de la poudre aux yeux de ces millions de femmes. Le nombre de femmes dans l’ALT nous en dira davantage.
La RédactionÂ
La parité n’est pas une nécessité. C’est un caprice.