🔴[ L’Edito du mois de Septembre 2024 ] |Rentrée scolaire : La galère des mères « pères de famille »
Elle est encore là , la rentrée scolaire surnommée avec juste raison, « Rentrée colère ». La croix et la bannière pour certains parents de trouver la scolarité de leurs enfants, d’avoir une place dans les établissements scolaires, d’acheter les fournitures scolaires, les tenues …
En un mot, dans les familles modestes, c’est toute une mer à boire. Pour y parvenir, tout y passe : récoltes, animaux, boulots de tous genres … En plus des petites économies, certains vont jusqu’à vendre des biens précieux pour offrir à leurs progénitures des chances d’un avenir meilleur. Peut-il en être autrement ? Peut-on croiser les bras alors que les enfants sont les seuls espoirs d’un lendemain meilleur ?
L’addition est encore plus corsée pour ces mères qui, à leur corps défendant, se retrouvent père de famille, seules qu’elles sont devant les responsabilités et charges, du loyer à la nourriture en passant par la santé et l’éducation. Une vraie galère !
Pour toutes ces épouses cheffes de ménage (veuves ou divorcées) et ces filles-mères, les mois de septembre et d’octobre ont donc cette particularité de leur enlever le sommeil, ne sachant pas à quel saint se vouer ou à quelle porte frapper pour faire face aux dépenses de la rentrée scolaire.
Mais dans la dignité et le courage, elles arrivent au prix de mille sacrifices à scolariser leurs enfants avec la ferme conviction que le Ciel leur réserve des prés plus verts. C’est tout le sens d’un engagement et d’une détermination qui leur donne le tonus et la force.
C’est pourquoi, au-delà de toutes les priorités, la gratuité de l’éducation devait être une réalité comme il en est des soins de santé pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. A défaut, en plus des Elèves déplacés internes (EDI), cette gratuité peut être étendue aux enfants des femmes nécessiteuses et indigènes, toutes ces mères qui broient du noir pour scolariser leurs enfants.
La solidarité nationale c’est aussi cela, parce qu’une société ne saurait prospérer si l’avenir de milliers d’enfants est compromis du fait de l’incapacité de leurs parents à leur ouvrir les portes de l’école. Le terrorisme pèse suffisamment sur les épaules des Burkinabè. Il ne faut donc pas que la déscolarisation de ces enfants alimente leur rang.
La lutte contre l’insécurité doit être holistique pour prendre en compte tous ces volets au risque de consentir d’énormes sacrifices pour des résultats mitigés. Au-delà de l’Etat, l’humanité sera redevable à toute personne, toute association et Organisation non gouvernementale (ONG) qui aura scolarisé un enfant.
La RĂ©daction