15 mai : « Les objets ancestraux ne doivent pas être vu comme des choses diaboliques » Omar Manhidessor Da alias le Roi du Kcbinet
Omar Manhidessor Da est un artiste chanteur, spécialiste du Kcbinet, un instrument de musique traditionnelle. Collecteur d’objets d’art du Sud-Ouest, Omar représente la communauté des Birifor de Bobo Dioulasso. Initié aux rites traditionnelles depuis l’enfance, il apprécie positivement la journée du 15 mai dédiée à la commémoration des traditions et coutumes. Il interpelle la jeune génération à s’impliquer davantage aux us ancestrales.
Omar Manhidessor Da alias le Roi du Kcbinet est un initié des rites traditionnelles. Enseignant culturel, il félicite le gouvernement pour avoir instauré la journée des traditions et coutumes commémorée chaque 15 mai.
Représentant de la communauté des Birifor à Bobo Dioulasso, ce peuple prévoie célébrer cette journée avec grandeur et fierté. « Les régimes précédents n’impliquaient pas officiellement les coutumes et traditions dans leurs diverses activités mais depuis que j’ai appris l’instauration du 15 mai, je suis fier de ce gouvernement…Cette journée est le début de la restauration de beaucoup de chose. C’est mon souhait depuis très longtemps » proclame-t-il.
D’origine Birifor, Omar confie que cette journée n’est pas du nouveau pour sa communauté. « Les Birifor sont animistes en général, tout le monde le sait, nous ne cachons pas nos pratiques. Cette journée vient seulement consolider ce que nous faisons depuis le temps de nos ancêtres » informe -il.
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Collecteur d’objets d’art de la région du Sud-Ouest, les fétiches et autres objets sacrés n’ont plus de secret pour Omar. « Peu importe le fétiche que vous me montrer, je peux vous dire avec exactitude à quel peuple il appartient et sa spécialité » se justifie-t-il.
A en croire le collecteur, les objets ancestraux ne doivent pas être vu comme des choses diaboliques comme le proclament les européens. Il renchérit en disant que: « Les blancs sont venus vous dire d’abandonner les objets et pratiques traditionnelles qu’ils n’ont pas une bonne finalité. Ensuite ils reveinent vous dire de leur vendre et vous acceptez. Demandez-vous pourquoi ils vous encouragent à les laisser tomber, ensuite ,ils reviennent vers vous pour les avoir de gré ou de force ! » interroge-t-il. A l’entendre, les fétiches jouent un rôle central dans la spiritualité de la culture des Birifor. Pour lui, ces objets représentent leurs ancêtres vénérés qui sont des esprits protecteurs ou des forces.
Au cours de cette journée, la communauté Birifor prévoie préserver l’identité de cette ethnie tout en impliquant la jeune génération dans les pratiques et rites traditionnelles.
Il interpelle donc chaque citoyen à retourner aux sources et aux coutumes. « Je me sens en brousse lorsque je suis en ville. Mon lieu saint est mon village, là où je viens et où je suis près de mes ancêtres. Chacun doit rester attachés à ses traditions et ne pas se laisser influencer par des pratiques antérieures à celles de nos origines » dit-il.
Annick HIEN/MoussoNews