Santé de la femme : « SALI(e) », la pièce théâtrale qui éduque et sensibilise sur l’avortement sécurisé
« SALI(e) » est une pièce de théâtre mise en scène pour sensibiliser et éduquer la population sur l’accès à l’avortement sécurisé. Elle lance un appel aux législateurs pour réviser et modifier les textes en lien avec l’avortement. La pièce mise en scène par Aristide Tanagda a été diffusé le jeudi 28 septembre 2023 à Ouagadougou.
« SALI(e) » est une pièce de théâtre qui sensibilise la population sur l’avortement et sur les méthodes de recours à l’interruption médicalisé d’une grossesse. Elle est spécialement dédiée à informer la jeunesse sur les risques des avortements clandestins. « SALI(e) » sensibilise également les agents de santé sur les attitudes adéquates à avoir lorsqu’ils reçoivent une victime de viol. Cette pièce a été mise en œuvre par l’organisations pour le développement de nouvelles initiatives en développement et Santé (ONIDS) et ses partenaires financiers.
La pièce est jouée par 5 artistes comédiens dont le scenario a été écrit par Aristide Tarnagda. « SALI » va être retranscrite en langue locale.
« SALI(e) », la pièce de théâtre qui éduque et sensibilise
« SALI(e) » aborde la thématique des grossesses non désirées, du viol, de l’inceste, des avortements clandestins, et le processus de recours à l’avortement sécurisé.
Cette pièce de théâtre raconte la triste vie de Sali, une jeune fille de 17 ans qui a été violé par son père pendant qu’elle dormait dans la chambre de sa mère. Depuis son viol, elle a gardé le silence jusqu’au jour où elle découvre qu’elle est enceinte. Désemparée, elle décide d’avorter. Elle se confier à sa meilleure amie qui lui propose son aide. Apres des consultations à l’hôpital, elle découvre qu’elle ne peut pas bénéficier de l’avortement médicalisé parce que sa grossesse est à 15 semaines alors que la loi dispose que la victime doit avoir moins ou 14 mois de grossesse. N’ayant pas eu gain de cause, sa meilleure amie fait recours à des méthodes dangereuses pour faire avorter Sali. Malheureusement, Sali y a laissé sa vie, elle n’a pas survécu.
De la nécessité de revoir les textes
En entendre, le scénariste de cette pièce, Aristide Tarnagda, les législateurs doivent modifier le nombre de semaine requis pour l’avortement sécurisé. Selon lui, le délai est bien trop court pour les victimes qui espèrent bénéficier de l’avortement sécurisé. « Je ne suis pas spécialiste juriste en la matière, mais je pense que ce qui bloque, c’est le fait de limiter la loi à 14 semaines. Nous savons que dans des circonstances compliquées et complexes, comme celles du viol ou de l’inceste, les victimes ont besoin de temps pour aller dénoncer, et porter plainte. Le processus est long et le temps passe. Alors, nous voulons attirer l’attention sur les législateurs qu’ils doivent revoir, et réviser cette loi, parce qu’elle peut être mortifère, alors que c’est de bonne volonté… » a-t ’-il expliqué.
Quant à Aminata Boni/Ouattara, représentante du ministre de la santé, elle félicite les initiateurs de ce projet de sensibilisation sur l’avortement sécurisé. Elle encourage tous les acteurs engagés dans cette lutte à faire davantage de communications et de sensibilisations afin de toucher tout le monde. Aux législateurs des textes juridiques, elle les interpelle également à se pencher sur les recommandations faites par les initiateurs de ce projet.
Selon l’OMS, les avortements contribuent 15 à 20% des cas de mortalités maternelle. Ces cas peuvent varier de 30 à 50% dans les pays sous-développés. Au Burkina Faso en particulier, 3 grossesses sur 10 sont non désirées. Aussi, l’organisations pour le développement de nouvelles initiatives en développement et Santé (ONIDS) révèle que 1/3 des femmes burkinabé connaissent la carde juridique favorable à l’avortement.
Annick HIEN/MoussoNews