Rabiatou de Tanghin, l’étudiante vendeuse de feuilles comestibles
Après deux ans passées à l’université de Ouagadougou en études allemandes, Rabiatou Sawadogo se propose de faciliter la tâche aux femmes en leur livrant des feuilles comestibles pour la cuisine. Sur sa moto, chaque matin, elle se rend chez les femmes dans les jardins où elle paie toute la planche de feuilles qu’elle va ensuite cueillir et se mettre en route pour les livraisons. Par ailleurs, elle vend des plantes pour domicile. Interview
Présentez-vous à nos lecteurs
Je suis Rabiatou Sawadogo. J’ai le niveau licence 2 en étude allemande et par ailleurs je suis vendeuse de plantes et de feuilles comestibles (Kenebdo, bouloumbola, oseille, feuilles d’aubergine sauvages etc.).
Qu’avez-vous trouvé dans la vente de feuilles comestibles ?
Je me propose de faciliter un peu la tâche aux femmes qui n’ont pas forcément le temps de se rendre au marché mais qui ont souvent besoin de feuilles pour la cuisine. Après, ce que j’y gagne aussi me permet de me prendre en charge, d’être indépendante financièrement.
Quel est votre mécanisme de cueillette ? Avez-vous un jardin ?
Je n’ai pas de jardin pour l’instant. J’achète toute la planche de feuilles avec les femmes au bord du barrage, ensuite nous allons cueillir pour les vendre sur commande. Peut-être dans le futur si de plus en plus j’ai beaucoup de commandes je me ferai un jardin propre.
La demande est-elle forte? Arrivez-vous à vous en sortir? ou est-ce que vous faites quelque chose parallèlement?
La demande n’est pas assez forte, justement. Je n’ai pas toujours beaucoup de commandes donc parallèlement, je vends des plantes pour domicile avec pratiquement la même procédure (fruitières, non fruitières, décoratives etc.). Ces deux activités réunies me permettent de m’en sortir petit à petit.
Des difficultés que vous rencontrez au quotidien ?
La seule difficulté c’est le marché qui est assez réticent. Je n’ai pas assez de clients comme je le voudrais, et c’est ma seule difficulté pour le moment. Peut-être que je ne suis pas très connue pour le moment mais j’ai confiance en ce que je fais, je sais qu’un jour la mayonnaise va prendre.
Rachel Bicaba
Moussonews