
8 mars autrement : « nous avons formé près de 5000 femmes »

Depuis 2 ans, le 8 mars est célébré autrement au Burkina. Avec le collectif le 8 mars autrement lancé en 2020, des femmes bénéficient de formation en activités génératrice de revenus. Plusieurs dons sont organisés au profit des femmes déplacées internes. Interview avec Rita Sawadogo, l’initiatrice.
MN : Comment le collectif le 8 mars autrement prépare le 8 mars 2022 ?
RS : Le Mouvement le 8 mars autrement crée depuis 2020 est sans répit. Pour cette année 2022, nous formons les femmes de Gogleguessé près de Ziniaré sur des activités génératrices de revenus. Nous comptons former également les femmes déplacées internes les jours à venir. Ce jour 8 mars, nous sommes encore sur le terrain. En partenariat avec l’Association pour le bien-être familiale ( ABBF), nous offrons aux femmes de Sagsé une séance de dépistage du cancer du col de l’utérus, des dépistages de maladies ou infections sexuellement transmissibles et en cas de séropositivité il y aura une prise en charge gratuite.
Quelles sont les actions ou activités prévues. Elles auront lieu où ?
Nous organisons une collecte de sang. Nous allons sillonner les marchés, les églises, les mosquées, etc… pour sensibiliser sur l’importance du don de sang. Nous collectons également des vivres pour les nouveaux déplacés internes venus de Dablo. Nous avons pu obtenir quelques vivres avec l’OCADES. Nous appelons les Burkinabè à bien vouloir nous aider à aider les autres. Les 08, 09 et 10 mars aura lieu à Dano dans un village des séances de formation sur les activités génératrices de revenus. Toutes ces formations à l’endroit des femmes sont gratuites. Nous sommes à plus de 4 600 personnes formées dont les 2/3 sont des personnes déplacées internes.
Deux ans que vous célébrer le 8 mars autrement à travers des actions, quel est votre ressentiment?
Il y a encore beaucoup de choses à faire pour la femme au Burkina pour son épanouissement. Nous avons espoir que si toutes les femmes se lèvent, si chacune à son niveau fait un petit quelque chose nous irons loin. Nous ferons de grands pas et c’est ensemble que nous allons pouvoir le faire. Nous lançons un appel à toutes les femmes afin que chacune à son niveau essaie de faire quelque chose qui va aller dans le sens de l’épanouissement, qui va aller dans le sens de soulager la souffrance et l’ignorance de la femme au Burkina.
Nous ne voulons pas tomber dans l’autosatisfaction mais nous disons que depuis deux ans que nous avons commencé à battre le pavé pour interpeller les gens à rester dans la sobriété, il y a un impact. Nous n’avons rien contre la fête mais nous avons dit que le 08 mars ne doit pas se résumer à la fête. Il faut faire quelque chose. Après si on veut s’assoir pour épancher sa soif, pour manger ensemble, pour magnifier, nous n’avons rien contre mais ça ne doit pas être exclusivement que festif. Nous voyons qu’il y a un impact positif, un très grand impact parce que beaucoup d’associations mènent des activités de développement en faveur de la femme en y joignant le caractère festif.
Quelles sont les perspectives du collectif 8 mars autrement ?
Nous allons surtout poursuivre les activités de formation. Par manque de moyens financiers nos activités sur le terrain ne sont pas médiatisées. Mais nous allons poursuivre avec les activités de formation, les actions de collecte de sang mais aussi et surtout cette année nous allons mettre l’accent sur la compréhension du 8 mars à travers des conférences. Nous allons expliquer les fondements du 08 mars ; qu’est-ce que le 08 mars ?
Un message à l’endroit de toutes les femmes à l’occasion de cette journée qui leur ait dédiée ?
A l’endroit de toutes les femmes je leur souhaite une très bonne commémoration de la journée internationale de la femme. J’appelle toutes les femmes a adhéré l’esprit du 8 mars autrement. Au regard de la situation sécuritaire, il y a encore nos sœurs, nos mères, qui vont encore commémorer cette journée loin de leur famille et pour avoir fui l’insécurité. Celles qui veulent faire des dons, peuvent le faire sur ce 77-42-40-79 ou le 70-23-66-47. Les dons en natures peuvent être déposées à la pharmacie Kadiogo sur Kwame Nkrumah, soit à la pharmacie Saint Julien au rond-point de la Patte d’oie, soit à l’ABEMAC à côté de la clinique Philadelphie.
Bassératou KINDO/Claudine Bicaba
Moussonews