
8 mars : L’Amicale des femmes du CHU de Tingandogo s’engage encore et toujours pour la santé des femmes

8 mars 2025 au Centre hospitalier universitaire Tingandogo. L’ambiance est comme les jours ordinaires. En urgence comme radiologie en passant par les consultations générales, des femmes sont à leur poste. Elles remplissent leur mission avec engagement et joie. Le directeur général, fier de ses braves leur a offert une collation. Retour sur une journée riche en apprentissage avec l’Amicale des femmes du CHU Tingandogo.
Le Centre hospitalier universitaire Tingandogo enregistre 80% de femme parmi le personnel. Pour mener à bien leur mission, elles se sont constituées en amicale : l’Amical des femmes du CHU-T, crée en 2021. Son objectif : renforcer l’unité entre les femmes du personnel et offrir un soutien sanitaire aux femmes, à travers des dépistages, des conseils et des campagnes de sensibilisation.

Ce 8 mars 2025, l’ambiance était à son ordinaire. Médecin radiologue, généraliste, etc… ou encore fille de salle, etc… toutes celles de garde étaient à leur poste. « C’est le 8 mars, la journée de reconnaissance du travail de la femme. C’est tout normal qu’on soit là », lance un agent de santé toute souriante. Plus loin aux urgences, une autre en tenu bleu, gants en main s’apprête à apporter ses soins à un patient. « Chaque fois qu’on arrive à sauver une vie, c’est une grande satisfaction. Il y a des patients, quand il te voit, ils sont soulagés et tu arrives à le lire sur leur visage », commente-t-elle.
Le quotidien de la femme est sans aucun doute différent de celui de l’homme. Contrainte du foyer, d’enfantement, d’allaitement, etc…, les femmes se sont constituées en Amical afin de se porter et s’aider. « De la fille de salle à la directrice, toutes les femmes sous contrat à durée indéterminée de l’hôpital peuvent en être membres, et nous sommes près de 250 », explique Déborah Zanga/Dabiré, présidente de l’association.

Depuis sa création, l’Amicale a multiplié ses actions que ce soit à l’interne ou à l’externe de l’hôpital avec des séances de sensibilisation, des dépistages du VIH, des hépatites, des cancers féminins, du diabète ou encore de la tension.
Léoticia Zanga/Tiendrebéogo est la chargée de communication de l’Amicale. Elle s’occupe des mobilisations, des informations sur les actions à mener.
« Les mobilisations sont fortes, que ce soit au sein de l’hôpital, ou dans les quartiers. Les objectifs fixés atteints vue que nous nous donnons toutes de la volonté et les résultats ne peuvent qu’être satisfaisants », a-t-elle souligné.

Avec comme atout la diversité des compétences au sein du groupe, l’Amicale diversifie ses champs d’actions et de référence quand une potentielle bénéficiaire avec un problème spécifique se présente à elles. « Si une femme a un problème sexuel par exemple, on l’oriente vers une gynécologue, membre de l’association. Pour un accouchement, c’est vers moi », explique Thérèse Damiba/Bamogo, sage-femme et membre de l’Amicale qui illustre leur complémentarité. Un système de références interne qui garantit une prise en charge adaptée aux patientes.

Andréa Yerbanga/Simporé, fille de salle et Martine Galbané/Zigani régisseur de morgue, incarnent l’engagement quotidien des membres. Comme contribution, elles aident à l’organisation des activités. Cette amicale offre une chance aux femmes qui ne connaissaient pas la route de l’hôpital.

Toutefois malgré leur détermination, l’Amicale doit composer avec un défi de taille : le manque de partenaires financiers. « Nous dépendons des cotisations personnelles, certaines bonnes volontés, comme le DG nous appuie souvent. Avec des soutiens externes, nos activités vont avoir plus d’ampleur et toucher toutes les régions du pays », indique Déborah Zanga/Dabiré.
Pour le Directeur général du CHU-T, Lin Somda, l’idée des femmes de créer une amicale pour faire valoir la solidarité féminine est un acte noble. « A chaque fois qu’il aura des activités et que mes moyens personnels ou de l’hôpital le permette, je n’hésiterai pas à apporter mon soutien », a-t-il déclaré.

Portée par la volonté de ses membres, l’Amicale des Femmes du CHU-T reste un modèle de sororité active. Mais pour transformer l’essai en un mouvement national, elle devra compter sur l’émergence de partenariat. Un appel lancé aux bonnes volontés, car comme l’a rappellé sa présidente : « La santé des femmes ne devrait jamais être une bataille solitaire ».
Diane SAWADOGO/ MoussoNews