« …les femmes ont beaucoup à nous dire », Aristide Tarnagda, directeur artistique des Récréatrales

Les récréatrales 2022 font un grand honneur aux femmes. Danses, théâtres, musiques…, les femmes sont majoritaires sur l’ensemble des spectacles. « Elles ont beaucoup à dire », témoigne Aristide Tarnagda, directeur artistique.

Le quartier Gounghin accueille encore le festival – les récréatrales 2022-. Du 29 octobre au 5 novembre 2022, une ruelle de ce quartier mythique s’est mue en un monde imaginaire mais réelle. Dès 8h jusqu’au l’aube, hommes et femmes vont visage. Ils font visages autour de la musique, de la danse, du théâtre. Ils communient autour des espaces culturelles et culinaires.

– Faire visage – est le thème central de cette édition. « Faire visage c’est avant tout l’ensemble des visages burkinabè mais aussi du monde. Nous avons voulu célébrer les plus vulnérables mais aussi les plus courageux et ce sont indéniablement les femmes victimes du terrorisme que l’on appelle PDI. Il y avait parmi elles des hommes et des enfants mais il nous semble que celles qui portent sur leurs épaules le poids de la déshumanisation sont les femmes. D’où l’exposition “FACE” d’Osvalde  Lewat qui leur consacrée », rappelle le directeur artistique.

« Les femmes ont beaucoup à nous dire »

Le choix des thématiques sur la femme n’est pas anodin. « Si beaucoup de spectacles évoquent la thématique de la femme, c’est simplement parce qu’aujourd’hui elles ont beaucoup à nous dire », explique Aristide. La programmation de l’ensemble de ces spectacles est de mettre en lumière la parole nécessaire et belle et si dédicace il y a, elle est sous-jacente, selon Aristide.

De plus, poursuit-il, accompagner les femmes du quartier des Récréâtrales et les impliquer davantage dans l’organisation logistiques ((maintenance du site, des hébergements des artistes résidents) et dans l’artistique (spectacle d’ouverture, conception et confection des gadgets des Récréâtrales pour accueillir les festivaliers…) est une volonté de notre part de faire en sorte qu’elles soient un maillon fort des Récréâtrales.

Des femmes victimes du terrorisme émues

Aristide et son staff n’ont que des bénédictions et des remerciements de la part, notamment des femmes victimes du terrorisme. « Les femmes victimes de terrorisme étaient tellement émues qu’on leur donne la parole pour qu’elles disent leurs ventres. Elles étaient heureuses de voir leurs photos partout dans la rue. Elles se sentaient réhabilitées. Honorées. Et c’est cela l’objectif », confie Aristide Tarnagda.

Bassératou KINDO