Chronique : les hummm… de Mariam Vanessa Touré sur – Taafé Fanga, autopsie d’un pouvoir qui s’ignore
La femme est le symbole de la vie éternelle sur terre, elle donne vie à tous, hommes comme femmes. La nature a placé en elle les attributs et la capacité de façonner et former durant 9 mois toute vie humaine. D’ailleurs ne la qualifie-t-on pas de ”Mère de l’humanité” et de ”l’autre moitié du ciel” ? Cette autre expression universelle proclame ”ce que femme veut, Dieu le veut”.
La Bible dit ”celui qui trouve une femme trouve le bonheur, c’est une grâce qu’il obtient de l’éternel”. En Islam, un hadith lance un appel solennel à un comportement empreint d’un haut degré de bonté et de respect envers les femmes, «… Seul un individu généreux se comporte généreusement avec une femme et seul un être ignoble est capable de les humilier.».
Hummm, Dans nos traditions, les proverbes ne manquent pas non plus pour prouver le pouvoir de la femme. Chez les Mossi, il est reconnu que ”La barbe dit haut ce que le pagne lui a soufflé dans la nuit”. De même les dioula reconnaissent que ”c’est la femme qui fait la maison”. Tout ceci pour magnifier le rôle de mère, de conseillère et d’éducatrice que la nature et la société confèrent à la femme. D’où cette autre expression « Derrière tout grand homme se cache une grande femme ».
Les organisations internationales ne sont pas en reste lorsqu’elles déclarent que « Éduquer une femme, c’est Éduquer une nation ». Ainsi chaque 8 mars est une journée de rassemblements dans le monde et des occasions de réflexions, de sensibilisation et de mobilisation sur la participation de la femme à la vie politique et économique.
Depuis, des ministères chargés de la promotion de la femme ont vu le jour pour justement promouvoir les droits de la femme. Outre des portefeuilles à sensibilité féminine, certaines dites d’hommes sont aujourd’hui occupés par des femmes. Sur le plan économique, elles sont nombreuses à s’illustrer positivement dans tous les secteurs d’activités au point de briser tous les tabous.
Mais pour en arriver là, que de chemins parcourus et de terminologies employées : émancipation, égalité, équité, plaidoyer, discrimination positive, quota genre…Bref, des décennies de lutte à travers des slogans et commémorations, mais la bataille de la promotion de la femme est loin d’être gagnée. Alors mea-culpa !
Hummm… Un adage dioula dit que « lorsqu’on parle au chien il faut aussi dire un mot à l’os ». L’engagement pour la cause de la femme de toutes les couches sociales n’est plus à démontrer. Tout ceci atteste de l’expression Taafé Fanga, l’immensité du pouvoir du pagne qui semble être méconnu des femmes. En cause le triptyque, confiance en soi, solidarité féminine et culture de valorisation.
Le manque de confiance en soi, oblige la femme à se contenter des seconds rôles. D’ailleurs son engagement est malheureusement toujours en faveur des autres (électrices mais peu élues). Il est temps de se libérer de ses peurs et doutes et d’assumer ses choix. Cela requiert, la force intérieure, l’estime et l’amour de soi, pour s’affirmer et s’imposer.
Que dire de la solidarité féminine, elle est quasi absente chez les femmes. Au point où on les utilise les unes contre les autres. Car il faut avoir le courage de le dire, les femmes sont les premières à jeter en pâture une des leurs avec tout ce qu’il y a comme préjugés, étiquettes, calomnies au nom d’une concurrence…malsaine et destructrice. Les mots les plus blessants et rabaissants viennent des femmes envers des femmes.
Il faut une véritable prise de conscience que l’échec d’une femme est aussi l’échec de toutes les femmes. Et qu’une femme qui réussit est une chance de réussite et de promotion pour les autres. C’est pourquoi nous devons nous inscrire pour une promotion du genre basée sur la compétence et le mérite.
Enfin la culture de valorisation, d’entraide, de conseils et de partage d’expérience devrait être le leitmotiv dans les fora féminins. Motiver par l’exemple, des modèles de réussite, plutôt que des clash inutiles sur des sujets à polémique qui ne participent qu’à diviser, affaiblir et à ternir l’image de la femme.
Oui le Taafé Fanga, cette expression du pouvoir du pagne, doit prendre tout son sens dans les faits et gestes des femmes. Mère, épouse, sœur ou fille peuvent faire changer les choses… positivement. Elles en ont le POUVOIR. Ainsi le Taafé Fanga (pouvoir du pagne), ne se confondra pas au Taafé Danga (malédiction du pagne).