Chronique : les hummm… de Mariam Vanessa Touré sur – femmes, à nos indépendances-
On entend souvent dire que l’indépendance financière met la femme à l’abri des relations toxiques, notamment d’un foyer qui ne procure ni respect ni amour. De même, nos parents nous ont maintes fois rappelé que le travail est le premier mari de la femme. Beaucoup d’entre nous ont grandi avec cette image sur laquelle nous avons du reste bâti notre carrière et notre vie. Avec le recul et à l’aune de l’expérience, les témoignages indiquent cependant qu’il faudrait bien d’autres indépendances à la femme pour son plein épanouissement.
Hummm… Le travail ou l’emploi assure à la femme une source de revenus qui peut déboucher sur l’indépendance financière ou tout au moins lui permettre de satisfaire ses besoins vitaux. En plus de la qualifier professionnellement et lui donner une certaine assurance, il contribue à la stabilité sociale et stimule la croissance économique à long terme.
De ce point de vue, avoir un travail ou un emploi constitue à n’en pas douter un facteur de réussite sociale et d’épanouissement pour la femme.
Tout comme le mari qui assume, dans nos sociétés, le rôle de chef de famille au sens noble du terme, le travail permet déjà à la femme d’acquérir les moyens de sa prise en charge personnelle et de ne surtout pas dépendre financièrement de son compagnon pour la vie. Pour les parents qui veulent voir leur fille réussir, le travail ou l’emploi serait donc la priorité, le premier mari. Mais vu sous cet angle, le “mari physique” vient bien après le travail. Cet ordonnancement, qui découle aussi de l’évolution des mentalités, fait que certaines femmes qui se sont brillamment battues pour ”gagner leur premier mari“ peinent à trouver le second, tandis que d’autres pleurent aujourd’hui de n’avoir pas assuré cette indépendance financière avant de se mettre en couple.
C’est justement là où le bât blesse! Vouloir opposer, mettre en concurrence ou faire un classement entre mari et travail peut se révéler un mauvais casting. Les deux sont importants au même titre, se complètent et peuvent bien cohabiter pour le plein épanouissement de la femme, mieux pour son équilibre.
A condition bien sûr que les deux partenaires partagent le même idéal de vie.
Hummm… Pour autant, le travail, la réussite professionnelle et sociale ainsi que l’indépendance financière de la femme ne garantissent pas toujours, à eux seuls, les meilleures relations de couples. S’il est vrai que des femmes subissent la vie de couple et s’y acrrochent pour des raisons strictement financières et matérielles, beaucoup d’autres, financièrement nanties et socialement haut placées, subissent malheureusement des relations toxiques dont elles ont du mal à se défaire.
Elles deviennent ainsi des victimes silencieuses de violences conjugales et des pires humiliations au nom d’une prétendue réputation de couple modèle aux yeux de la société à l’image de leur réussite sociale. Et pourtant, ce ne sont pas les moyens de se prendre en charge qui leur fait défaut pour reprendre leur indépendance.
Non, c’est plus fort que cela!
Certaines se retrouvent même à entretenir des relations avec de fieffés gigolos et autres profiteurs jusqu’à se ruiner et à se retrouver seules. D’autres s’accrochent à un hypothétique foyer, parfois au risque de leur vie, prisonnières d’un amour à sens unique. Toutes ont un point commun: victimes de la dépendance affective, émotionnelle et/ou sociale. Ce trop grand besoin d’affection des autres, en l’occurrence du partenaire, en raison notamment du manque de confiance, de l’estime et de l’amour de soi, provoque de la souffrance et la peur de l’abandon. Le partenaire a réussi à les rabaisser au point où elles pensent ne plus avoir de valeur non seulement à leurs propres yeux mais aussi aux yeux des autres. Il faut de la force intérieure pour rompre et se sortir de cette emprise nocive sur le bien-être.
Pourtant malgré leur situation précaire, des femmes financièrement dépendantes développent aisément cette force, nécessaire pour se sortir des relations toxiques avec leurs conjoints. Alors ce qui pourrait sauver une femme financièrement indépendante de ce type de relation, c’est beaucoup plus l’indépendance affective, émotionnelle et sociale.