Malnutrition infantile : un combat de Karidja Koné, promotrice de la farine infantile BaloMougou
Karidja Koné résidante à Banfora est la promotrice de l’entreprise BalokoGnouma dont le défi majeur est de lutter contre la malnutrition des enfants. Elle transforme et commercialise de la farine pour enfants composée essentiellement de céréales locales.
MoussoNews : Comment est née l’idée de transformation de la farine
KK : L’idée est née à partir de l’amour que j’ai pour les enfants du village. Après la crise en Côte d’ivoire je suis rentrée au pays. C’est ainsi que j’ai constaté que beaucoup d’enfants de ma région étaient touchés par la malnutrition. J’ai voulu apporter mon aide et j’ai partagé l’idée avec mon entourage. Ils m’ont soutenu avec la fabrication de la bouillie infantile.
Est- ce que vos produits sont bio ?
Nos produits sont bio. Tous les ingrédients utilisés tels que le maïs, le mil, le poisson, la carotte, patate, poisson…, sont des céréales et légumes de nos terres. Nos productions sont suivies et analysées par le laboratoire National du Faso. C’est l’un d’un grand avantage qui fait la différence entre nos productions et les autres.
Quels sont les ingrédients utilisés pour chaque saveur de la farine infantile ?
Les différents ingrédients pour chaque produit sont d’une qualité garantie. Par exemple pour la transformation de la farine balo mougou Koura, nous avons utilisé le poids sucré, poisson, le soja, maïs qui sont des céréales très nourrissantes pour l’enfant.
Quelles sont les différentes saveurs que vous offrez ?
Les différentes saveurs de farine infantile que nous produisons sont balo mougou qui a été fabriqué depuis 2006 et balo mougou Koura en 2020. Bientôt on aura super balo mougou à base de riz. Nous sommes toujours dans les recherches afin de créer de nouvelles saveurs et cela se fait avec l’appui des agents de la santé.
Est-ce que la demande est forte ?
La demande n’est pas assez forte mais j’arrive à bien commercialiser mes produits. Il y’a la concurrence avec les farines conçues à l’extérieur qui freinent énormément la consommons locale.
Les gens achètent plus les produits extérieurs pour leur enfant alors que les meilleures fabrications de bouille viennent de chez nous en Afrique car tous les produits utilisés sont naturels.
De plus, avec la situation sécuritaire que nous traversons depuis des années, il est difficile pour mon entreprise de distribuer sur tout le territoire. La distribution est faite dans les alimentations, les pharmacies du pays et aussi dans quelques pays à l’extérieur tels que le Rwanda, la côte d’ivoire, la farine.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Notre difficulté majeure se situe au niveau des revendeurs qui n’entretient pas bien le produit comme il se doit. L’exposition dans leurs alimentations n’est pas bien faite ce qui est nuisible à la conservation. Cependant, nous avons mis un système de contrôle en place pour superviser les endroits où les produits sont commercialisés. A cela s’ajoute l’augmentation du prix des matières premières chez certains revendeurs et cela réduit notre clientèle.
Quels sont les différents prix ?
Nos prix ne sont pas de haute gamme car nous voulons aussi contribuer à la lutte contre la malnutrition. Nous avons des produits de 1000francs, et des paquets de 1300 francs et souvent des kits qui coûtent entre 2000fr et 3500fr.
Quels sont vos perspectives ?
J’aimerais que la farine infantile balo mougou soit plus consommée par les enfants qui souffrent de malnutrition. Dans les villages, nous voyons les enfants qui souffrent de cette maladie mais pour raison de moyens certains parents n’arrivent pas à acheter la farine nutritionnelle. Je lance un cri de cœur au service humanitaire et même au gouvernement afin qu’ils subventionnent ces produits pour ces enfants. Certes, je commercialise pour avoir des revenus mais la santé de ces enfants me préoccupe plus.
Midiour Clémentine/ MoussoNews