« Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre », Hillary Zoungrana

Hillary Zoungrana est une jeune Burkinabè entrepreneure, consultante en finance bancaire et philanthrope qui rêve d’impacter efficacement et durablement sa génération. Elle est une reine des soins capillaires et fortement engagée dans la lutte pour l’autonomisation de la femme. MoussoNews est allé à la rencontre de cette jeune business woman

« Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre », Hillary Zoungrana 2

Hillary Zoungaran, c’est un parcours scolaire et universitaire normal, peut-on en savoir plus ?

Je suis Hilary Zoungrana, Burkinabè. J’ai 26 ans. J’ai étudié à Ouagadougou jusqu’en Terminale au lycée Jean Baptiste de la Salle. Après je suis allée poursuivre mes études en France où j’ai obtenu une Licence 1 en Economie Gestion, une Licence 2 Economie, une Licence 3 Economie spécialisation mathématique financière à l’Université Panthéon Sorbonne. J’ai ensuite poursuivi avec un master en monnaie Banque Finance Assurance- Université Panthéon Sorbonne, un master 2 Gestion des risques – Université Panthéon Sorbonne, Master 2 Conformité et Sécurité financière à l’Université Panthéon Sorbonne, un Master 2 en Management Stratégique à l’Université Panthéon Sorbonne. J’ai également fait des certifications : Certificat Expert Conformité à l’Ecole Supérieure de Banque, Certificat Expert en culture bancaire à l’Ecole Supérieure de banque et un dernier Certificat Marchés Financiers à Yale University.

Après les études, vous décidez de rentrer au pays. Ce n’est pas le cas chez beaucoup d’étudiant. Pourquoi donc ?

Je crois que c’est surtout une question de décision. J’ai travaillé 3 ans en France et à l’époque mon entreprise au pays avait déjà 6 ans et tout ne passait pas comme je le voulais. J’ai décidé de rentrer pour faire évoluer mes entreprises et sincèrement je ne regrette pas du tout.

Comment a été votre enfance ?

J’ai eu une enfance normale comme tout le monde. Cependant, mes parents insistaient beaucoup sur l’excellence. Les études étaient vraiment au centre et j’étais très studieuse. Par conséquent, j’étais toujours première de classe, major et dans le pire des cas dans le top 5 des meilleurs. Je suis reconnaissante car cela me permet aujourd’hui d’être excellente dans tout ce que j’entreprends.

Dans nos recherches, il s’avère que vous êtes issus d’une famille aisée ?

Certes j’ai utilisé le bureau de mon père pour entreprendre et j’ai des parents qui ont été cadres et politiciens mais ils m’ont inculqué la notion du travail. D’ailleurs ce sont mes parents qui m’ont permis de prendre au sérieux mon activité car je faisais déjà du chiffre à l’époque. Mais ils n’ont pas participé financièrement ni à la mise en place ni au développement de mon activité. J’ai durement travaillé pour acquérir tout ce que je possède.

A quel moment vous décidez d’entreprendre dans la cosmétique ?

Cela est arrivé naturellement. Lors de mes vacances ici, j’ai plusieurs fois participé à des colloques, et des forums autour du mouvement Nappy. Je constatais une véritable carence sur le marché, des produits contrefaits et mal brandé. Pourtant c’est un domaine à fort potentiel. Je décide alors de m’y lancer avec des produits naturels tels que le beurre de karité et certaines huiles essentiels. Il faut noter j’ai connu le beurre de karité très petite à travers ma mère, donc je le maitrise très bien.

« Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre », Hillary Zoungrana 3

Comment se comporte les produits Be Neere sur le marché ?

Nos produits se vendent très bien. Nous sommes partis des lacunes sur un marché concurrentiel pour placer nos produits. Nos produits ont été testés, approuvés et adoptés par notre clientèle. Aujourd’hui, nous sommes une entreprise crédible qui propose des produits de qualité et qui tend à conquérir d’autres pays.

Quels sont les domaines dans lesquels vous entreprenez ?

Actuellement j’entreprends principalement dans les cosmétiques. C’est mon cœur de métier. J’entreprends également dans les finances car je suis consultante en finance bancaire de formation. Je propose des services aux banques notamment en matière de conformité, lutte antiterroriste, blanchissement et financement du terrorisme.  Je suis également la présidente de la fondation Be Neere For A Cause pour aider les populations. Actuellement, j’entends me lancer dans les marchés publics

Qui finance toutes ces activités ?

C’est essentiellement Be Neere, c’est la base. Elle est lucrative et me permet de financer toutes mes autres initiatives.

Parlez-nous de la fondation Be Neere For A Cause

La fondation Be Neere for a cause est un organisme à but non lucratif qui découle des œuvres sociales que je faisais déjà. En effet, j’aidais énormément les veuves et les orphelins de mon village Dapélogo. De nombreuses personnes voulaient m’accompagner dans cet élan et c’est la raison de sa formalisation.

« Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre », Hillary Zoungrana 4

Aujourd’hui, nous avons soutenu de nombreuses personnes à savoir les personnes déplacées internes et d’autres dans le besoin. Il est difficile d’estimer le nombre de personnes touchées mais nous sommes à minimum 100 personnes.

Vous êtes très active sur les réseaux sociaux, à quel moment vous réalisez que c’est une niche d’opportunités ?

J’avoue que j’ai toujours été en retrait des réseaux sociaux. Mes entreprises sont plus connues que moi. Certains même s’étonnait de savoir que je suis la promotrice de Be Neere. Cependant je me rendais compte de plus en plus de l’impact que pouvait avoir mon image sur mes entreprises et c’est ainsi que je décide de me lancer. Aujourd’hui, certaines me prennent comme un exemple et s’inspirent de mes actions.

Quels conseils avez-vous à l’endroit des jeunes qui désirent entreprendre ?

Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre. Aujourd’hui, nous avons des jeunes qui veulent se lancer mais sans aucune formation de base. Il est important de se former avant de se lancer. Entreprenez par amour et par passion, ne visez pas le gain dans l’immédiat.

« Tout le monde n’est pas obligé d’entreprendre », Hillary Zoungrana 5

Vous êtes très engagés sur les questions de l’autonomisation des femmes et de leur droit peut-on vous considérer comme une féministe ?

Pas du tout. Je suis pour l’égalité des chances. Aux femmes je veux simplement leur dire que le champ de possibilité est ouvert. Les femmes doivent réaliser le poids et l’impact qu’elles peuvent avoir dans tous les domaines. Qu’elles se battent pour réaliser leurs rêves.

Midiour Clémentine/ MoussoNews

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *