« Les salariés du public souscrivent plus à l’assurance que ceux du privé »

L’assurance à vrai dire, on n’en sait pas grand-chose. Cette réponse semble commune à plusieurs personnes à chaque fois que la question sur l’assurance est posée. Une équipe de SUNU Assurance Burkina Faso s’est prêtée à l’exercice d’éclairer les lanternes sur l’assurance dans sa globalité. Interview

  • Qu’est-ce que l’assurance ?

Au sens étymologique, le mot assurance renvoie à la certitude, à la garantie contre la survenance d’un risque identifié au préalable. Et c’est exactement le service que nous offrons dans un contrat d’assurance. Quand vous souscrivez à un contrat d’assurance, c’est pour avoir la garantie, la certitude qu’en cas de réalisation de l’évènement pour lequel vous avez souscrit au contrat, l’assureur vous rendra le service attendu conformément aux clauses de votre contrat en contrepartie d’une ou de plusieurs primes que vous payez. L’évènement ici peut être par exemple un accident qui engage votre responsabilité civile, qui créé un dommage à votre véhicule, l’incendie d’une maison, le décès, la retraite d’un salarié de votre entreprise, etc.

Pour ce qui est de la vie, techniquement, l’opération d’assurance vie est un contrat par lequel un Assureur, en échange d’une ou plusieurs primes payées par le Souscripteur de son vivant, s’engage à verser au souscripteur lui-même ou aux Bénéficiaires désignés par ce dernier, une somme d’argent prévue au contrat, en cas de décès ou de vie de l’Assuré à une époque déterminée, soit sous forme de capital soit sous forme de rentes »

  • Quels sont les types d’assurances qui existent ?

Pour simplifier, je dirai qu’il y’a deux types d’assurances : Les assurances de personnes et les assurances de biens et responsabilités.

Dans le cas des assurances de personnes, il faut distinguer l’assurance vie des autres assurances de personnes.

L’assurance vie est un contrat d’assurance liée à la durée de la vie humaine. On retrouve dans ce type d’assurance, les assurances en cas de décès, les assurances en cas de survie, et les assurances mixtes qui combinent les garanties en cas de décès et en cas de survie. Pour les autres assurances de personne, on retrouve des assurances comme l’assurance santé, l’assurance Individuelle Accident Corporelle, les assurances contre les risques d’Incapacité Temporaire, d’Invalidité, et même de dépendance.

Dans la seconde catégorie, on retrouve les assurances de biens et de responsabilités. Les assurances de biens permettent de protéger nos biens contre les risques de vol ou bien de dommage. Les dommages peuvent être la conséquence d’un accident, d’un incendie, d’une inondation, etc. Les assurances de responsabilité vous permettent de garder la sérénité en cas de survenance d’un évènement engageant votre responsabilité. Il peut s’agir d’un accident de la route pour lequel vous avez été reconnu comme responsable par le constat, d’un dommage causé par votre enfant à l’école, d’un incendie commencé dans votre maison et qui se propage chez un voisin, etc. 

  • Pour le cas spécifique des personnes, lequel est le plus souscrit ?

Le contrat le plus souscrit est l’assurance Décès Emprunteurs en Vie qui est plus exigé par les banques pour la couverture des prêts aux particuliers. Pour cette assurance en cas de décès de l’assuré, c’est l’assureur qui rembourse le capital restant dû à la banque. Cela permet d’assouplir les conditions d’octroi des crédits.

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En dehors du décès emprunteurs qui est une exigence des banques de la place, à titre individuel, les burkinabés souscrivent surtout aux contrats Educations pour non seulement préparer les études supérieures de leurs enfants mais aussi pour s’assurer du versement d’une bourse annuelle à l’enfant bénéficiaire en cas de décès ou d’invalidité totale et définitive jusqu’au terme du planning prévisionnel prévu au contrat. On peut également noter l’assurance Retraite qui permet aux travailleurs de préparer sereinement leur retraite, prestation unique ou rente qui vient en complément à la pension de retraite garantie par la CNSS ou la CARFO.

On peut également noter l’assurance Santé qui est un réel facteur de motivation dans les assurances de nos jours.

  • Qui peut souscrire à une assurance vie?

Qui peut souscrire à une assurance fait appel aux assurances de personnes et particulièrement à l’assurance sur la vie humaine. Pour souscrire à une assurance, il vous suffit d’avoir au moins 18 ans et d’être en mesure de payer la prime d’assurance. Les mineurs de moins de 12 ans et les majeurs sous tutelle ne peuvent pas souscrire un contrat d’assurance Vie. Pour les mineurs de plus de 12, il faut l’autorisation préalable du représentant légal.

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Un formulaire de renseignement des différents d’assurance

Au niveau des primes, ne vous inquiétez pas, nous avons des contrats d’assurances pour toutes les bourses. A moins de 10 000 FCFA par an, vous pouvez par exemple garantir la prise en charge des frais d’obsèques de vos parents, vos beaux-parents, vos enfants, vous et votre conjoint.

Vous pouvez à partir d’une cotisation 1 000 FCFA par mois commencer à vous constituer un capital pour préparer votre retraite.

  • Aujourd’hui quelle est la catégorie socio-professionnelle qui souscrit le plus à l’assurance ?

En individuel, nous avons des assurés de toutes les catégories socio-professionnelles. Cependant nous rencontrons plus les salariés du public et du privé.

Vous pouvez à partir d’une cotisation 1 000 FCFA par mois commencer à vous constituer un capital pour préparer votre retraite.

Sunu Assurance

Pour les contrats collectifs, nous avons les multinationales, les grandes entreprises ainsi que les ONG qui s’intéressent de plus en plus à la protection de leurs salariés et de leurs biens contre les divers risques.  

Pour les assurances obligatoires telles que la RC automobile c’est toute catégorie confondue

  • Est-ce que des individus souscrivent à l’assurance Vie ?

A titre individuel, nous avons des souscriptions soit pour préparer progressivement les études supérieures de leurs enfants, soit pour s’assurer du versement d’une pension complémentaire à la retraite. Sur ce volet, nous avons énormément de la marge de progression car nous avons un taux de pénétration de l’assurance qui oscille entre 0,2% et 1,6% dans la zone CIMA avec 1,1% au Burkina Faso suivant les données de 2021.

  • Qu’en est-il du secteur informel ? Est-ce que les acteurs ou actrices du secteur informel souscrivent à l’assurance ?

Pour ce qui concerne les acteurs du secteur informel, les acteurs sont bien intéressés. Nous avons des assurés, mais cela reste un grand défi pour nous. Notre souhait est que les burkinabé aient le réflexe de prendre une assurance que ce soit pour leur bien, pour leurs responsabilités ou pour prévenir les conséquences financières d’un décès ou d’une invalidité et préparer également leur retraite. Cela passe nécessairement par une meilleure pénétration du secteur informel. Nous y travaillons ; notez que depuis 2021, SUNU Assurances Vie Burkina Faso dispose d’un agrément d’extension de ses activités à la Micro-Assurance. Un plan stratégique est mis en place et déroulé pour une meilleure pénétration du secteur tant de manière individuelle que via les structures de de micro finance.

  • Y’a-t-il parfois une réticence ou une ignorance ?

Oui, il y’a de la réticence qui s’explique surtout par le manque d’information. Nous comptons énormément sur les médias pour informer nos populations sur nos offres en matière d’assurances. De notre côté, nous travaillons également sur l’éducation à l’assurance et cela sera plus active aux cours des années à venir sur des cibles particulières telles que les populations à faibles revenus et non bancarisées.

  • Quelles sont les stratégies utilisées par les structures d’assurances pour rendre plus accessible la compréhension de l’assurance ?

Les assureurs au Burina Faso ont recours à plusieurs stratégies pour informer les populations sur nos offres. On peut citer entre autres :

  • La communication sur les médias,
  • Les campagnes de sensibilisation,
  • Le déploiement de commerciaux dans les différentes localités du pays pour faire connaître nos offres et susciter l’adhésion des populations.

Mais au regard du constat, nous sommes conscients qu’il y’a encore d’énormes efforts à fournir. Nous devrons nous réinventer et déployer de nouvelles stratégies afin de faire connaître l’assurance aux burkinabés.

  • Quelle est l’importance de l’assurance même dans la vie d’un humain ?

Dans la vie d’un humain, l’assurance est capitale. Le risque peut survenir à tout moment et l’ampleur des dégâts ainsi que les conséquences financières ne sont pas toujours à portée, notamment pour les populations à faibles revenus. Contrairement à ce qu’on pense, l’assurance est plus utile pour les populations à faibles revenus que pour les nantis. Elle est l’expression moderne de la solidarité africaine ; juste que les personnes intervenantes passent par l’assureur.

L’Assurance joue un rôle primordial dans le développement économique et social. On comprendra mieux l’assurance à travers cette citation célèbre de Henri Ford :

” New York n’est pas la création des hommes, mais celle des assureurs. Sans les assurances, il n’y aurait pas de gratte-ciel, car aucun ouvrier n’accepterait de travailler à une pareille hauteur, en risquant de faire une chute mortelle et de laisser sa famille dans la misère. Sans les assurances, aucun capitaliste n’investirait des millions pour construire de pareils immeubles, qu’un simple mégot de cigarette peut réduire en cendres. Sans les assurances personne ne circulerait en voiture à travers les rues. Un bon chauffeur est conscient de ce qu’il court à chaque instant le risque de renverser un piéton “

Interview réalisée par Julie Jessica SOME/ MoussoNews

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