RDC : Deux sexagénaires accusées de sorcelleries lynchées et brûlées

Dans un village du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, deux sexagénaires accusées de sorcellerie ont été lapidées et brûlées en public. Cette scène ‘’ horrible’’ s’est déroulée le dimanche 03 mars 2024.

Extirpées de leur domicile à la tombée de la nuit du dimanche 03 mars 2024 par un groupe de jeunes de Nyamutiri, deux sexagénaires ont été lapidées et brûlées.

Selon André Byadunia, président de la société civile d’Uvira, chef-lieu du territoire où se sont déroulés les faits, ces femmes âgées de 60ans et 65 ans ont été accusées par une partie de la population de pratiquer la sorcellerie et d’être la cause du décès de plusieurs membres de la communauté.

« La police et l’armée n’ont pas pu intervenir à temps pour sauver ces deux dames », a déploré l’administrateur adjoint du territoire d’Uvira, Timothée Bakanirwa.

RDC : Deux sexagénaires accusées de sorcelleries lynchées et brûlées 2 — **Image illustrative**

Kelvin Bwija, un responsable de la société civile dans la zone indique que des manifestations ont éclaté à la suite du drame et ont été organisées par « les gens qui ont tué » les deux femmes. A l’en croire les manifestants se plaignaient que les « présumés sorcières qui sont arrêtées sont toujours relâchées par les services de sécurité ».

André Byadunia dénonce cependant « des pratiques rétrogrades », qui selon lui doivent être abandonnées. Il demande aussi que les « coupables de cet acte » soient poursuivis et déplore « devoir enterrer des femmes lynchées », alors que débute « le mois de la femme ».

Quant à Nelly Adidja, de l’Association des femmes des médias (AFEM) du Sud-Kivu, 33 femmes accusées de sorcellerie ont été tuées dans la province en 2023, et « bien d’autres ont été chassées de leurs villages et vivent en errance ».

En 2021, le Pr Bosco Muchukiwa, sociologue et directeur général de l’Institut supérieur de développement rural (ISDR) de Bukavu, observait “une résurgence du phénomène” qu’il attribuait à une faillite de l’Etat dans “ses missions régaliennes”, car selon lui, “la police et la justice ne font pas leur travail”.

Source : AFP

MoussoNews