Ouagadougou: Vente de charbons, une activité génératrice de revenus pour des femmes
Aux marchés, aux domiciles, aux abords des voies, se trouvent des vendeuses de charbon de bois qui font de bonnes affaires. Placé par terre en petite quantité ou dans des récipients, les prix varient entre 50 et 100 FCFA le sachet. Si modeste que le revenu soit, le commerce de charbon est un métier générateur de revenus pour ces femmes.
A bonheur ville, un des quartiers de la ville de Ouagadougou, se trouve Aicha Ilboudo, vendeuse de charbon de bois depuis plus de 5 ans. Entachés en petite quantité dans des sachets, Aicha, vend ses charbons devant sa maison. Vieille de plus de 65 ans, elle ravitaille plusieurs foyers de ses voisinages.
Aicha, comme bon nombre de femmes entreprenantes, était à l’origine une simple vendeuse de bois comestibles. Plus tard, en faisant des économies, elle a pu se lancer dans le commerce du charbon qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Mère de 7 enfants, elle ne se voit pas exercer autre métier que celui de la vente du charbon. « Je suis déjà vieille, je ne me vois pas faire si bien une autre activité que celle que je fais actuellement » dit-elle avec un sourire au coin des lèvres.
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Aicha se ravitaille régulièrement au près des fournisseurs de la localité de Gaoua. Avec une commande qui varie entre 10 à 3 sacs, elle se fait livrer à domicile. « Je lance ma commande à chaque fois que mes réserves s’épuisent » a dit la soixantenaire. Contrairement à Aicha, Vanessa, vendeuse occasionnelle de charbon, ne se ravitaille qu’auprès des commerçantes au marché.
1000, 2000 à 3000 FCFA par jour
Aicha se fait une recette journalière allant de 1500, 2000 à 3000 FCFA. Elle entache ses charbons dans des sachets et les vend à 50, 100 FCFA l’unité.
Tout comme Aicha, Vanessa se fait un peu d’argent grâce à la vente de charbon. Positionnée devant sa boutique de vente d’habits à Saonré un quartier de Ouagadougou, elle ne dispose que des sachets de 100 FCFA l’unité. Depuis plus d’un an, Vanessa, vend du charbon devant sa boutique de vêtements. « J’ai voulu faire un petit commerce en plus de la vente des habits, et j’ai préféré m’orienter dans du charbon. De plus, autour de ma boutique, il y a certaines femmes qui vendent des arachides grillés ou maïs grillés donc je me suis d’office faite des clientes fidèles » a-t-elle expliqué. Bien qu’il soit peu rémunérateur pour la jeune entrepreneure, Vanessa a avoué que son commerce occasionnel de charbon réduit ses dépenses liées à la boutique.
Sadia Ouédraogo quant à elle, expose ses sachets de charbon devant une boutique de vente de produits alimentaires et divers. Résidente à Pissy, elle se fait un revenu de 1000 à 1500 FCFA par jour. Maitresse dans une école de la place, elle confie ses sachets de charbons au gérant de ladite boutique. Et chaque soir, Sadia récupère sa recette. La jeune institutrice envisage de faire plus d’économie afin d’accroitre ses stocks.
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Ces vendeuses de charbon sont confrontées à divers défis dans leur activité. Trouver un fournisseur fiable peut être un véritable défi pour ces commerçantes surtout pour avoir un approvisionnement constant afin de répondre aux besoins des clients. Le transport du charbon pour leur approvisionnement peut être couteux. Aussi, le stockage et la conservation constitue un obstacle pour ces commerçantes qui doivent trouver des moyens efficaces pour assurer la durabilité de leurs produits.
Au-delà de toutes ces contraintes, ces femmes restent résilientes et déterminées à mener convenablement une activité qui leur permet de subvenir à leur besoins ainsi qu’à ceux de leurs familles.
Annick HIEN/MoussoNews