🔴[ L’Edito du mois de Mars 2024 ] |Le 8-Mars, c’est toute l’année
Nous y sommes ! Chaque année et depuis des lustres (167e édition), le mois de mars est dédié à la femme, avec un point d’honneur sur la journée du 8 mars, Journée internationale des droits de la femme dont l’édition 2024 est célébrée autour du thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », à l’échelle mondiale. Pour sa part, le Burkina Faso a choisi de célébrer cette édition au plan national sous le thème : « Promotion de l’entreprenariat communautaire : quelle contribution des femmes ? ».
Pour magnifier la femme et lui reconnaitre ce que l’humanité lui doit, c’est-à -dire la vie, les différents acteurs de changements féminins, allant des structures étatiques aux Organisations non gouvernementales, en passant par les associations et même au niveau individuel, y vont chacun, de son engagement. Conférences sur le thème, rencontre avec les autorités gouvernementales, « Diandjoba », plaidoyers, activités sportives …, tout y passe. Dans le noyau familial, certains hommes se plaisent à se mettre dans la peau de la femme, le temps d’une journée, pour lui rendre hommage, la magnifier, lui faire plaisir.
Ces différentes actions et activités sont salutaires, parce qu’elles ont le mérite de donner l’occasion de faire une halte, de procéder à une introspection, de jeter un coup de regard dans le rétroviseur et de réajuster le tir de la lutte pour l’épanouissement de la femme et de la fille. Mais, ces activités et actions d’un seul jour suffisent-elles ? La promotion de la femme se fait-elle en un jour ? A l’évidence, la réponse est NON. En effet, dans la plupart des cas, il s’agit d’une célébration à travers des activités sporadiques et occasionnelles pour coller au tempo du moment.
Le combat pour l’épanouissement de la femme et de la jeune est une lutte de longue haleine. Elle ne saura donc porter fruits que si les différents acteurs travaillent dans la continuité et la constance. Sinon à ce rythme, on reste dans le folklore et le spectacle, tout en oubliant l’essence du combat. Aller au marché, revenir faire la cuisine, faire la toilette des enfants … c’est bien beau, un hommage mérité. Mais l’homme doit continuellement se mettre à la place de la femme, la soutenir, la comprendre et l’épauler parce que « la place de la femme n’est plus qu’à la cuisine ». Au même titre, des politiques publiques structurantes et des actions concrètes doivent être mises en place pour faciliter à la femme son épanouissement.
Des actions d’éclat peuvent être faites, des réflexions profondes aussi, avec des recommandations pertinentes à l’appui, mais tant que l’action et les mesures ne s’inscrivent pas dans le long terme, elles seront vaines. En un mot comme en mille, tous les jours doivent être le 8-Mars. Parce que dans des pays comme le nôtre où plus de la moitié de la population sont des femmes, il est utopique de penser le développement sans mettre cette frange au cœur de l’action et des investissements.
La RĂ©daction