Ramadan 2024 : Le prix de la volaille flambe avant la célébration

« Combien coûte les poulets ? », « Mon frère, il faut diminuer un peu », « c’est chaud partout », tel est le refrain des femmes chez plusieurs vendeurs de volailles dans la ville de Ouagadougou à la veille de la célébration de l’Aïd El Fitr. La hausse des prix et le marché morose impactent les clients et les commerçants.

Le prix de la volaille a connu une hausse depuis l’avènement de la covid 19 et du contexte sécuritaire national. A Ouagadougou à la veille de la célébration de l’Aïd El Fitr, dans les points de vente, les clientes et les commerçants se plaignent de la flambée des prix.

Leïla Samandoulgou, assise sur sa moto discute fort le prix de la volaille avec un vendeur. « Je suis là il y a près de 15 minutes. Le prix à augmenté et cette année on le ressent plus que les années précédentes. J’ai l’habitude d’acheter les poulets locaux à 3750f mais aujourd’hui on me parle de 4500F », dit-elle toujours en négociant un rabais sur le prix des poulets.

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Comme Leïla, Samira Kouraogo, indique acheter de la volaille malgré elle. A l’en croire, elle en achète pour certains invités spéciaux de son époux. « Pour cette année j’avais décidé d’utiliser du poisson qui coûte moins cher que la volaille. Mais à cause de certains invités de mon mari je me retrouve à acheter de la volaille locale à 4500f l’unité. Avec ce prix, souvent non négociable tu te rends compte que tu as acheté un poussin au lieu d’un poulet tellement c’est petit », confie-t-elle avec une petite voix.

L’achat des poulets pendant les fêtes ont considérablement diminué

Tout comme les clientes, les vendeurs des différents sites de la ville de Ouagadougou se plaignent de la morosité du marché à la veille du ramadan.

Oumar Traoré, vendeur sur un site à Pissy un quartier de la ville de Ouagadougou, indique avoir constaté une baisse d’achat à cause de l’augmentation des prix de la volaille dû à l’épidémie de la covid 19 et du contexte sécuritaire. « Le marché cette année est très morose. Les clients veulent toujours acheter au même prix qu’avant alors que ce n’est plus possible à cause de l’augmentation du prix des intrants et du maïs. Cela a un impact sur les fermiers qui en tiennent compte quand ils nous les vendent », explique-t-il.

Il ajoute que l’objectif pour un commerçant c’est de rentabiliser afin de pouvoir subvenir à ses besoins. « Le client n’arrive pas comprendre les charges qui se font ressentir depuis la ferme. Nous vendons nos poulets à 4000f l’unité et à 3750f quand ils demandent un rabais mais malgré cela ils trouvent que c’est cher. Ce n’est la faute à personne tout a augmenté et la situation du pays sécuritaire du pays n’est pas à notre avantage », insiste-t-il.

Même son de cloche pour Sibiri Kadiogo, vendeur de volaille depuis des années. Il fait savoir que l’augmentation des prix de la volaille depuis la ferme à eu un grand impact sur leur commerce. En effet pour se procurer des poulets locaux à moindre coûts, il se rendait dans certaines zones qui sont inaccessible à cause du contexte sécuritaire. « Il est difficile pour moi de me rendre dans certaines zones pour avoir les poulets, je suis donc obligé d’en prendre dans des fermes autour de Ouagadougou, ce qui n’est pas trop avantageux pour moi », fait-il savoir.

« Je suis ici depuis la nuit dernière et je n’ai vendu que 10 poulets. Les gens trouvent que vendre un poulet à 3750f est cher, pourtant on ne fait pas de benefice. Comme c’est la fête, on réduit les prix pour permettre à tout le monde de fêter mais ce n’est pas facile », déplore-t-il en espérant faire de bonnes affaires d’ici la tombée de la nuit.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews