Thérèse Nacoulma : La jeune fille au soin de l’espace vert d’une institution financière

Thérèse Nacoulma, jeune fille de moins de 20 ans, s’occupe des plantes d’une des banques de la ville de Ouagadougou. Arroser les arbres, et le gazon de ladite institution financière est son quotidien depuis plus de 3 ans. Son engagement envers la nature et son souci du détail contribuent à créer un environnement de travail agréable et accueillant pour les employés (es) et les visiteurs de la banque. Ambitieuse, et coiffeuse en herbe, elle rêve de se professionnaliser dans un centre de coiffure afin d’y faire carrière.

S’occuper de l’entretien des plantes et du gazon d’une des banques financières de la ville de Ouagadougou est l’activité rémunératrice de Thérèse Nacoulma depuis plus de 3 ans.

Tuyau d’arrosage en main, des tapettes ou claquettes aux pieds, Thérèse arrose lentement et profondément les arbres tout en veillant à ce que l’eau pénètre dans le sol autour des racines et qu’ils reçoivent la quantité d’eau nécessaire. Elle veille également à ce que les gazons soient également bien frais au quotidien. « Sur chaque arbre je verse de l’eau pendant 5 minutes. Ensuite je passe au suivant » informe la jeune fille.

Son travail consiste à veiller à ce que les plantes de l’établissement restent belles et en bon état et apporte une atmosphère de fraicheur et de calme. Son quotidien est rythmé par des taches essentielles pour maintenir la santé et la beauté des espaces verts au sein de cette banque.

Résidante à Nagrin, un des quartiers de Ouagadougou, Thérèse quitte son domicile aux environs de 6h00 pour être à son boulot au plus tard à 7h00. Sa journée d’arroseuse ne s’arrête qu’aux environs de 15h30, l’heure à laquelle elle retourne à la maison, pour ensuite s’occuper de quelques taches ménagères. Sur son vélo panier, la jeune fille parcours des kilomètres et entrave des dangers pour se rendre en ville.

Thérèse a arrêté ses études scolaires sen classe de CE2. Ayant quitté ses parents à Saponé pour la ville, elle ne pouvait rester sans rien faire. Alors, elle a été sollicitée par un de ses oncles, lui-même employé dans ladite banque, en tant qu’arroseur. « Au lieu de quitter le  village pour venir rester à la maison à ne rien faire à part le ménage, j’ai préféré la prendre sous mon aile en lui apprenant ce petit boulot. Ce n’est pas grande chose amas elle arrive au moins à épauler ses parents au village et surtout à me soulager aussi. Car j’étais seul à tout faire. Depuis qu’elle est là, j’ai un petit moment pour vaguer à d’autres occupations » témoigne Hervé (Nom d’emprunt), l’oncle de Thérèse.

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Et depuis lors, Thérèse aide son oncle à arroser les plantes et le gazon de cet établissement. Etant nouvelle à Ouagadougou, Thérèse était accompagnée par son tuteur. Tous deux, ils s’assuraient au quotidien que ces zones soient en parfait état. Quelques temps plus tard, la jeune fille fait ses déplacements toute seule, de la maison à son lieu de travail. Elle exécute toute seule avec soin ses taches d’arroseuse « C’est une gentille et respectueuse fille. Elle est ponctuelle et très dévouée, je me demandais ce qu’une si jeune fille pouvait faire ici au lieu d’aller à l’école. Mais j’ai fini par comprendre » dit Olivier (nom d’emprunt) vigile à ladite banque depuis plus d’une année.

Thérèse rencontre divers défis dans son travail. Elle doit être attentive aux besoins spécifiques de chaque plante, comme la quantité d’eau et de lumière requise « Si je leur donne beaucoup d’eau elles peuvent mourir. Donc je fais très attention quand je veux arroser » dit la jeune fille.

Elle est également confrontée au changement de saison et aux conditions météorologiques qui peuvent affecter les plantes qui sont à la charge. De plus, face aux parasites, Thérèse doit être vigilante. « Depuis qu’elle est là, je m’ennuie peu, quand j’ai envie de bavarder, je vais me coucher sur ses gazons et je la provoque pendant qu’elle fait son arrosage. Elle est toujours souriante même quand je l’emmerde » dit Franck, Parker au sein de cette institution depuis plus de 3 ans.

La coiffure, le rêve de Thérèse

La jeune arroseuse Thérèse est pétrie de talents. Ayant partiellement appris à faire quelques types de tresse dans son village à Saponé, elle rêve de devenir une coiffeuse professionnelle. « Je sais faire des nattes, des tissages, du placage, tapis…Je me débrouille un peu. Je voudrais me former davantage, ce sont les moyens qui me manquent…Si tu veux, enlève ta perruque, je vais te natter tu vas apprécier » dit -elle avec un sourire. Elle espère qu’un jour, elle pourra réaliser son rêve de grande coiffeuse.

Grâce à ce boulot d’arrosage de plantes, Thérèse bénéficie d’une somme mensuelle de 25 000 FCFA avec laquelle, elle arrive à subvenir à ses besoins et à envoyer quelques sous à sa mère au village. « Je fais des économies, chaque fin du mois, j’envoie à ma maman et je lui dis de me déposer une partie et l’autre partie pour l’aider dans ses petites dépenses. Ce n’est pas beaucoup mais ça m’aide énormément » a-t-elle dit.

Son rôle d’arroseuse apporte une touche de verdure et de fraicheur à l’environnement professionnel, soulignant l’importance de prendre soin de la nature même dans les endroits les plus inattendus, les centres financiers.

Annick HEIN/MoussoNews