15 mai : « Au Burkina, tout le monde est animiste », Sié Edouard Kam

La commémoration des us et coutumes au Burkina Faso est une initiative appréciée par des Burkinabè. C’est le cas de la communauté Djan de la ville de Bobo-Dioulasso qui trouve en cette célébration la reconnaissance officielle des pratiques ancestrales.

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La journée du 15 mai est très appréciée par les traditionalistes du Pays des hommes Intègres. Cette commémoration des us et coutumes, selon Sié Edouard Kam, représentant de la communauté Djan est une initiative qui vise à satisfaire le peuple burkinabè.

Pour lui, il est important de montrer à tous les pratiques des ancêtres en leurs accordant un jour de célébration afin de mieux préserver ce patrimoine. « Nos ancêtres et grands-parents ont eu à faire des choses mais il n’y avait pas un jour pour leurs permettre de montrer et partager ce qu’ils faisaient. Avec cette journée nous allons tout mettre en œuvre afin qu’elle devienne un rendez-vous accepté de tous », dit-il.

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Il précise qu’au Burkina Faso, tout le monde est animiste car dit-il « Tout le monde sait que ce que les uns et les autres font les weekends. On se croise tous, donc il ne faudrait pas se voiler la face car au Burkina tout le monde est animiste ». Et d’ajouter que : « Chacun est allé pratiquer une des religions importées en ville et on fait semblant de ne pas s’intéresser à l’animisme pourtant chacun sait qu’il a au fond de sa maison ou dans sa poche. Les uns et les autres ne veulent pas reconnaitre publiquement l’importance des fétiches à cause des religions mais en secret ils retournent aux sources au village ».

A l’en croire cette journée doit être célébrée de la plus belle manière sur l’étendue du territoire. « Si le gouvernement a décrété cette journée, ce n’est pas aux individus de la cacher ni de la négliger. Elle doit être bien commémorée afin de réjouir le cœur des ancêtres », fait-il savoir.

Pour ce qui est de cette commémoration au sein de la communauté Djan, plusieurs activités sont au programme. Il s’agit entre autres d’une présentation de pas de danse dans les différents villages Djan dans la province de la Bougouriba et d’une sensibilisation qui va permettre aux villageois de mieux comprendre cette célébration d’une importance capitale. « Nous avons prévu d’honorer nos fétiches avec des pas de danses que nous avons préparé pour l’occasion et aussi expliquer le vrai sens de cette journée aux villageois afin qu’ils en prennent conscience », indique-t-il.

Sié Edouard Kam souhaite par ailleurs que chaque communauté ethnique du Burkina Faso célèbre avec sincérité la journée du 15 mai en organisant des activités de valorisations des us et coutumes.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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