« Les gens pensent qu’être à la maison rime à ne rien faire…» Jocelyne Somé, femme au foyer

Du lever au coucher du soleil, des femmes au foyer s’activent, jonglent avec les repas, le linge et les enfants à éduquer. Leur travail bien que souvent invisible est le piler sur lequel repose l’harmonie du foyer. Rencontre.

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Image d’illustration

Le quotidien d’une femme au foyer est le plus souvent une symphonie de taches et de responsabilités. Chaque geste contribue à tisser la toile de sa vie de femme au foyer.

Delphine Sawadogo (Nom d’emprunt), 36 ans, mère de 3 enfants est femme au foyer depuis plus de 5 ans. Résidante à Bonheur ville, un des quartiers de Ouagadougou, sa routine est comme une danse bien orchestrée.

Dès 6 heures, Delphine Sawadogo prépare le petit-déjeuner pour commencer la journée qui est chargée de multiples taches domestiques .« Je n’ai pas les moyens de prendre une fille de ménage donc je fais tout seule. Les matins, c’est mon mari qui dépose les enfants à l’école avant de continuer à son travail. C’est très souvent épuisant mais tant que c’est ma famille, je suis déterminée à en prendre soin » indique Delphine. Dans l’après midi, c’est au tour de Delphine d’e laisser d’amener ses 2 enfants à l’école. « Quand je les dépose à 14h30 je continue rendre visite à une copine ou je vais faire le marché pour le repas des jours à venir. Souvent je peux être en ville jusqu’à 16h35 pour en fin de journée aller chercher les enfants à l’école pour qu’on rentre ensemble » a-t-elle détaillé.

Les femmes au foyer jonglent entre les responsabilités familiales, les multiples taches ménagères. « C’est très difficile surtout avec ces enfants. Les gens pensent qu’être à la maison c’est reposant, c’est être là à ne rien faire, mais ce n’est pas le cas. Je passe mes journées à courir par çà et là. Même pour me reposer c’est un tout un problème », indique Jocelyne Somé, femme au foyer depuis plus de 10 ans.

Femmes au foyer, entre maternité et entrepreneuriat matinal

Jocelyne Somé est une femme au foyer et entrepreneure dévouée. Au début, Jocelyne, 28 ans, faisait un petit commerce de vente de pain-brochette à domicile. Nouvelle au quartier 1200 Logements et enceinte elle ne mène aucune activité pour le moment. Apprêter le petit déjeuner de son époux à 6h, faire le ménage, la cuisine est la matinée de Jocelyne. Future mère, elle prévoie reprendre sa vente matinale de pain aux brochettes après son accouchement.  « Comme je suis enceinte mon mari m’a demandé de suspendre mon commerce. Actuellement je ne fais pratiquement rien même la lessive je ne peux plus la faire. Je prépare, fais ma petite vaisselle et je consacre le reste de mon temps à dormir ou à regarder la télé » dit-elle en souriant. Submergée par l’ennuie , Jocelyne n’a qu’une seule prière : Celle d’accoucher le plus vite possible afin de reprendre ses activités.

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Photo utilisée à titre illustratif.

Pareillement à Jocelyne, Awa Tiendrebeogo est mariée depuis 3 ans. Mère de 2 enfants, la jeune femme réside à Pissy. Awa vit avec son époux en grande famille pour le respect d’une tradition qui contraint le benjamin à rester dans la maison familiale . « Dans la famille de mon mari, quand tu es le benjamin, tu ne dois pas quitter la maison familiale même après ton mariage. Nous sommes donc comme une grande famille » explique-t-elle.

Apprêter ses enfants pour l’école, faires les tâches ménagères, chercher les enfants aux environs de 11h30 est le quotidien de Awa.  « Mon premier enfant est un peu malade, donc je ne peux pas le laisser aller à l’école à vélo, pour le protéger, je le dépose lui et son petit frère » dit Hawa. De retour avec les enfants, la jeune mère se rassure que ses protégés déjeunent et qu’ils ont bien fait leur exercice du soir. A 14h30, Hawa repart les déposer et fait le marché pour le repas du soir en attendant 17h pour repartir les chercher. « Chez nous en famille nous ne mangeons pas le même repas dans la même journée. Je fais un menu pour midi et le soir je fais la cuisine encore » informe-t-elle avec un air fatigué.

Dévouée pour le commerce, chaque soir Hawa vend du pain et du soja devant son domicile. « Le soir je fais un petit commerce devant la porte. Quand il est 17 h je pars chercher les enfants avant de venir vendre le pain et le soja » a-t-elle détaillé. Grace à cette activité, la jeune mère assure certaines dépenses de son foyer.

Annick HIEN/MoussoNews

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