« Boula » : Le secret traditionnel pour le maintien de la coloration de certains vêtements
Le ‘’boula’’ est un produit utilisé par certaines femmes au Burkina pour leur lessive. Attaché dans des petites sachets, ils servent à raviver la couleur de certains vêtements qui perdent leur beauté ou leur colorimétrie d’origine.
Utilisatrices, commerçantes, toutes ignorent la provenance exacte de ce produit traditionnellement appelé ‘’boula”. D’aucuns disent qu’il vient du Mali et d’autres du Ghana. Vendus dans des petits sachets, de couleur bleu foncé, ils se vendent à 50 FCFA l’unité partout dans les marchés de la ville de Ouagadougou.
Awa Zerbo, commerçante au marché de Bonheur ville, vend le ‘’boula’’ et l’utilise constamment dans sa lessive. « J’en connais depuis que je suis petite. Les mamans l’utilisaient pour rénover la couleur de leurs vêtements qui sont délavés. Et moi aussi, j’en mets sur certains de mes habits qui ont déteint. C’est très bien », raconte-elle.
Elle précise qu’il y en a de deux types : la bonne qualité et la mauvaise. Et pour les distinguer, Awa Zerbo, conseille de bien observer la couleur une fois dans l’eau. « Le faux ou la mauvaise qualité est en grande quantité dans le sachet par rapport au vrai. Par exemple quand tu le mets dans les habits, ça ne change pas vraiment la couleur », informe-t-elle.
A en entendre certaines utilisatrices, elles ne font usage du boula que sur des tenues confectionnées en pagne local. Selon Adeline Mandou, laver certains de ses pagnes traditionnels en Faso Danfani ou Kôkô dunda avec le boula leur donne un autre éclat.
« J’utilise ce produit particulièrement pour mes tenues en bazin de couleur foncé qui perdent un peu l’éclat. Généralement j’en fais usage aussi pour les vêtements en pagne local », explique Séraphine Kalmogho.
Le ‘’boula’’, à ne pas confondre avec la teinte pour habits
Ressemblant à la teinte pour habits, le boula se distingue par sa couleur qui est unique. « Le boula n’a qu’une seule couleur : le bleu », informe Salimata Sawadogo, commerçante au marché Kalgondin. Elle souligne que la teinte est faite de plusieurs couleurs et que certaines personnes la confondent au boula. Selon Salimata Sawadogo, la teinte est disponible en couleur bleu, noir…,et est beaucoup utilisée pour les vêtements en jeans.
Hommes, femmes toutes personnes confondues utilisent le boula.
Davy Somé, confirme qu’il utilise le boula lors de sa lessive « Je voyais ma mère le mettre dans ses pagnes donc je fais pareil mais avec mes pantalon jeans. Dès qu’ils se déteignent, je paie le boula et je les lave avec. C’est comme si tu avais acheté un nouveau pantalon alors que c’est juste la couleur que j’ai fait raviver », lance-t-il.
Marianne Bakouan a aussi connu le boula grâce à sa mère. Toute jeune, celle-ci l’envoyait l’acheter en boutique. Dès lors, elle en a pris l’habitude pour ses tenues à elle-même. « J’utilise le boula pour mes vêtements cousus en pagnes. J’ai des habits qui déteignent et qui donnent l’impression d’être vieux alors que ce n’est pas le cas »,dit-elle en souriant.
Elle affirme que des années antérieures, on en trouvait beaucoup et facilement dans les boutiques ce qui n’est plus le cas à présent. « Maintenant, si tu cherches le boula, il faut forcément aller au marché. De plus, avant ça se vendait à 25 FCFA le sachet ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », ajoute-t-elle.
Annick HIEN/MoussoNews