Concombre : Avec du piment ou la mayonnaise, une nouvelle recette succulente
Depuis quelques semaines, une nouvelle tendance alimentaire s’est installée dans les rues et les marchés de Ouagadougou : les concombres servis avec de la mayonnaise et du piment. Facilement accessibles et bon marché, ces légumes sont devenus une source de revenus rentable pour de nombreuses femmes et jeunes filles.
Émilie Roamba est en classe de CM2. Au début des vacances, elle vendait des gâteaux, mais avec la hausse du prix de la farine, elle s’est convertie à la vente de concombres. Une activité qui, selon Émilie, est très rentable. « Je n’en prends pas beaucoup, juste 500 FCFA, et j’ai un bénéfice de 100% », indique-t-elle.
Il en est de même pour A.K, qui vend des produits de saison. « Quand il y a des mangues, c’est ce que je vends. Il en est de même pour les lianes, les arachides, et actuellement, c’est la saison des concombres », explique- t-elle.
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Selon elle, le concombre ne pourrit pas facilement, donc même non achetés, ils tiennent pendant quelques jours. «Mais généralement, quand je me ravitaille, les concombres sont achetés la même journée ou au pire le lendemain », précise A.K.
Un aliment de luxe mais accessible à tout le monde
Les prix des concombres varient entre 50 FCFA à 75 FCFA pour Émilie et 50 à 100 FCFA pour A.K.
Pour les enfants, qui sont les meilleurs clients d’Émilie, les concombres sont délicieux et moins chers. « Avec 50 FCFA, je peux avoir mon concombre, je mange et je n’ai plus faim », affirme Abdoul Aziz Tiemtoré, enthousiaste. Son camarade Fatao Ouédraogo d’ajouter que grâce à cette vente, ils peuvent aussi manger des concombres comme les personnes riches.
Cette perception du concombre remonte depuis des années. Dalia Nikiéma, 21 ans est aussi une cliente d’Émilie. Acheter les concombres avec juste le piment et la mayonnaise dans un sachet lui rappelle son enfance avec ses amis. « À l’époque, la salade et les crudités étaient des plats pour les gens riches. On y avait droit que les jours de fête. Donc, quand on gagnait seulement 25 FCFA, on partait acheter du concombre et on se mettait dans un coin du quartier pour savourer comme les riches », partage-t-elle, nostalgique.
Dalia ajoute qu’au-delà des souvenirs, elle aime manger souvent léger. « Alors, quand je n’ai pas vraiment le temps, je viens avec mon plat m’acheter le concombre avec tout l’assaisonnement. Généralement, juste 100 FCFA me suffit », explique-t-elle.
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A.B, une autre cliente, raconte que le concombre lui permet de calmer la faim de ses deux enfants en attendant le repas du midi. « C’est moins cher, ça rassasie les enfants, et en plus ils aiment ça », poursuit A.B.
La vente de concombres est saisonnière et constitue une source de revenus pour de nombreuses femmes et jeunes filles. Elle permet également de fournir des aliments légers et accessibles à la majorité de la population, notamment les plus démunis.
Au-delà d’un simple commerce, cette initiative met en lumière la résilience et l’ingéniosité des vendeuses locales qui trouvent des solutions créatives pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles.
Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews