Samira Ouédraogo : Tatoueuse, elle embellit les mains des voyageuses

Samira Ouédraogo, âgée d’environ 30 ans fait preuve de résilience en faisant des tatouages temporaires au sein d’une gare routière d’une compagnie de transport commun à Ouagadougou. Elle propose, en effet, des motifs floraux et des designs aux voyageuses qui patientent en attendant leur embarquement.

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Amira Sawadogo, une des clientes de Samira

« Bonjour ma chérie, tu veux un tatouage ?, c’est 400 FCFA et ça ne prend pas du temps » c’est ainsi que Samira Ouédraogo aborde cordialement les voyageuses qui patientent à la gare routière d’une compagnie de transport commun à Ouagadougou.

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Samira Ouédraogo, une tatoueuse mobile dans une gare routière

Elle vit de cette activité génératrice de revenue depuis 6 ans. Au sein de la gare où elle mène, plusieurs clientes témoignent leur satisfaction. Au cœur de l’agitation des départs et arrivées, Samira Ouédraogo, de taille et d’une corpulence moyenne, faufile facilement entre les passagers pour proposer des motifs floraux délicats et des designs abstraits.

 À l’issu d’une formation de plus d’un mois, Samira s’est initiée aux tatouages temporaires. N’ayant pas les moyens d’avoir un petit local dans un marché, elle décide de proposer ses talents de tatouages dans une gare routière aux passagers. « J’ai demandé l‘autorisation  au Directeur Général de la gare et il me l’a accordé », dit-elle tout en continuant de faire des dessins sur la main d’une passagère.

D’une habilité surprenante, Samira fait un dessin en 3 minutes. « Si c’est sur  une seule main, je le fais en 2, 3 minutes peu importe le choix du dessin. Mais si c’est l’ensemble des mains et pieds c’est 5 minutes », se vente t-elle fièrement.

Pendant qu’elles patientent, Samira leur propose de faire de jolie dessins aux pieds et aux mains.

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Les mains de Lextie Dabiré

Lextie Dabiré, voyageuse en quête d’une expérience artistique mémorable et ludique appelle la tatoueuse.

A peine interpellée, d’une fine voix, la jeune fille largue la tatoueuse de questions. « Svp , vous proposez quel genre de dessins ? Je veux juste une petite fleure à la main gauche, ça prend combien de minutes ? Ce n’est pas trop cher ? »,

Au bout de 30 secondes d’échanges, elle se laisse convaincre par ”l’artiste mobile” qui lui propose finalement de lui faire un design sur toute sa main. Avec un air méfiant et d’une voix hésitante, la jeune voyageuse demande encore à la tatoueuse « On dirait que ca pique, vos produits ne vont pas me causer des soucis à la main ? C’est ma première fois ! Pourquoi ca pique ? Ca va passer ?  », à Samira de rassurer Lextie qu’elle ne craint rien pour son dessin et termine son design  en lui souhaitant un bon voyage avec un large sourire moqueur.

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Première expérience de faux tatouages, Lexie semble être la seule cliente à avoir pris du temps à Samira. A peine terminée, l’artiste se fait une fois de plus appelée par une autre voyageuse.

Rencontrer des passagères à la gare, embellir leurs mains et pieds de tatouages, une routine bien active pour Samira Ouédraogo. « C’est la deuxième fois que je la croise à la gare ici. Et chaque fois, je me fais tatouer les 2 mains pendant que j’attends mon car. Elle est très rapide », témoigne en langue dioula, Madina Traoré, une cliente de Samira.

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Les mains de Madina Traoré, une des 3 premières clientes matinales de Samira .

La trentenaire gagne 30 à 50 clientes par jours. Elle propose des tarifs en fonction des motifs floraux soit  400 FCFA à 500 un dessin sur une main ou un pied. « Si la personne veut sur toutes ses mains et pieds, là, le prix double  selon le type de dessin » , dit- elle en remettant la monnaie à une cliente.

Toute déterminée et dévouée pour cette activité, Samira Ouédraogo, épargne afin de se procurer un local à elle-même. Elle y fera des tatouages. Elle raconte que les tatouages ne sont pas uniquement réservés pour des évènements joyeux comme certaines personnes le pensent. « À tout moment, les femmes se tatouent. C’est  juste pour rendre joli et agréable à voir leurs mains ou pieds. Ce n’est pas seulement pendant les fêtes ou les mariages » dit-elle fermement.

Samira Ouédraogo compte également initier des formations professionnelles au profit des jeunes filles qui désirent faire des tatouages temporaires, leurs sources de revenues.

Annick HIEN/MoussoNews

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