« Être mère célibataire, ce n’est pas facile. Surtout si l’enfant est un garçon », témoigne Marina Zerbo
Les mères célibataires, agissant à la fois en tant que pères et mères font face à des défis uniques pour guider leurs enfants à traverser l’adolescence. Témoignages !
Des mamans solos, une patience infinie pour gérer l’adolescence de leurs enfants. Marina Zerbo, mère célibataire d’un garçon, se croit souvent folle à force de parler sur son fils.
Bien qu’elle utilise des approches éducatives positives, une communication ouverte, en posant des limites claires, Marina ne parvient toujours pas à équilibrer l’autorité chez son fils. « Être mère ce n’est pas facile, surtout que c’est un garçon, il est très têtu ce que tu lui interdis, c’est ce qu’il fait. Et il ne fait pas ce que je lui demande. Le jour qu’il est content et que ses génies vont au marigot il se comporte très bien et fait tout ce qu’on lui demande », témoigne-t-elle.
« Je parle à tel point que j’ai des migraines, je le regarde faire seulement quand je suis fatiguée », poursuit-elle.
Mama Solo depuis des années, Marina a adopté un style parental pour aider son fils à traverser l’adolescence avec confiance. Elle encourage l’indépendance chez son fils en lui donnant des responsabilités progressives entre autres la gestion financière. « Par exemple, pour l’apprendre la gestion financière, je refuse de lui donner de l’argent à chaque fois qu’il a un besoin. J’ai fait un calcul de ses dépenses mensuelles et chaque début du mois, je lui donne une certaine somme qu’il doit lui-même gérer jusqu’à la fin du mois » lance-t-elle en souriant.
Même son de cloche pour Micheline Kaboré, dont sa fille lui mène souvent la vie difficile depuis 18 ans.
« Elle est difficile à gérer, nous pouvons faire 2 jours dans la même maison sans s’adresser la parole. Je ne veux pas la suivre dans ces caprices, donc souvent elle boude mais finit toujours par revenir à la raison »,
Michèle de son côté se force d’être un modèle positif pour sa jeune fille tout en créant un environnement ouvert. « Je démontre à ma petite qu’elle peut se sentir libre de communiquer ouvertement avec moi. Je l’écoute activement et peu importe les situations, je lui montre qu’elle peut compter sur moi sans toutefois céder à ses caprices » informe-telle.
Yolande Somda, mère solo depuis 20 ans jongle entre responsabilités domestiques, le travail et l’éducation de son fils qui lui prend énormément plus d’énergie que les précédentes.
« La vie n’est pas facile, vous n’avez pas les mêmes vies, tu ne dois pas te comparer à eux… » Yolande répète constamment ces phrases à son fils comme un verset biblique à chaque fois qu’elle sent un caprice en cours. « Souvent j’ai envie de le frapper correctement mais je ne peux rien. Cela fait partie d’une étape de sa vie, quand il commence, je l’observe seulement. Je ne me fatigue plus à trop parler au risque de devenir folle ou de vieillir vite avant l’âge », lance t’elle en ricanant.
« Élever mes trois enfants seuls à Ouagadougou est un vrai défi, surtout quand il s’agit de gérer leurs caprices », raconte Mariama Tiendrebeogo.
Entre responsabilités professionnelles, celles de la maison, Mariama a su trouver des astuces pour faire aux caprices de ses enfants. « Je mets en place des règles claires à la maison. Par exemple, ils doivent finir leurs devoirs avant tout loisir. J’essaie toujours d’expliquer pourquoi ces règles sont importantes » détaille-t-elle.
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Mariama use parfois de la méthode de récompense pour encourager le bon comportement de ses enfants. « Quand ils respectent les règles que je leur fixe, ils peuvent avoir des petites récompenses comme une sortie au parc ou une soirée cinéma en famille. Cela les motive à mieux se comporter et réduit les caprices » dit-elle. Mariama souligne aussi l’importance de l’écoute pour une meilleure gestion de l’adolescence de ses enfants.
Pour toutes ces mamans solos, l’écoute et la patience sont les moyens les plus cruciaux. « Je fais de mon mieux pour leur montrer qu’ils sont entendus, même si je dois dire non. Cela aide à diminuer les crises, car ils se sentent compris » affirme sereinement Mariama.
Devenue mères solos, les raisons sont multiples et diffèrent. Si les unes se retrouvent dans cette situation par ‘’accident’’ et doivent se débrouiller pour s’en sortir, d’autres pointent du doigt la fuite de responsabilité du papa. Des mères solo donnent également des raisons en lien avec le refus de leurs familles d’accepter le père de l’enfant sous plusieurs prétextes.
Annick HIEN/MoussoNews