Brochette de soja : Ce met très prisé par les Ouagalais
La vente des brochettes de soja est une activité qui se pratique de plus en plus dans la capitale ouagalaise. Autrefois méconnue du publique cette légumineuse est un régal pour les papilles des clients.
Installée au bord d’un goudron au quartier Pissy, Marie Ilboudo active le feu de son fourneau chaque matin et soir pour braiser des brochettes de soja. « Je vends les matins et les soirs car les clients en réclament énormément », explique-t-elle.
Adultes, jeunes et enfants, la clientèle de Marie est très variée. Dès 6h, elle est en place pour le service. Charbon par ci, pain par-là, la mère de quatre(04) enfants est prête et attend les premiers clients.
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Avec ou sans pain, les brochettes de soja se consomment avec de la sauce, du piment en poudre, de la mayonnaise ou de la moutarde. « J’aime les brochettes de soja, j’en achète tous les jours, c’est très bon, je ne m’en prive pas », fait savoir Assita Tindano, une cliente de Marie.
Comme Marie, Fatimata Bélem est également vendeuse de brochettes de soja depuis quelques mois. La jeune fille âgée de 19 ans espère avec cette activité économiser pour sa scolarité à la prochaine rentrée. « Mes parents n’ont pas les moyens pour prendre en charge ma scolarité. Pourtant je ferai la classe de terminale, il est capitale pour moi de terminer mon cursus », explique la jeune vendeuse.
Des grains aux brochettes
Les graines de soja subissent un long processus pour devenir des brochettes. En effet Marie s’est formée dans la transformation du soja en pâte. Pour faire cette pâte, il faut d’abord mouiller les graines de soja environs 6 heures, après ils sont lavés et écrasés au moulin. Puis on les filtre avec un tissu propre pour séparer les résidus du jus blanc.
Ce jus blanc est ensuite préparé dans une grande marmite au feu. Pendant la cuisson on y ajoute du vinaigre ou le jus de feuille de tamarin pour que le soja ne ballonne pas le ventre.
Quand la pâte se condense au bout de quelques heures, on filtre une fois de plus à travers un tissu propre qu’on presse bien pour ne garder que la pâte. Un gros caillou est déposé sur le tissu durant des heures bien filtrer et elle est prête.
Ce processus marie le fait tous les jours de la semaine. « J’ai appris à faire la pâte car cela m’est économique rentable », indique-t-elle.
A l’aide d’un couteau, elle découpe la pâte obtenue en petits carrés qu’elle frit avec de l’ail et du sel. Elle utilise ensuite un assaisonnement dans un peu d’eau pour donner une coloration à ses morceaux. Une fois terminé, il ne reste plus qu’a les braiser à feu doux et à les servir.
Même si la fabrication de la pâte est rentable, elle n’est pas sans fatigue. Marie affirme avoir des courbatures après chaque vente. « C’est une activité qui demande beaucoup d’efforts physiques. Je reste debout très longtemps et cela impacte ma santé à cause de mon âge », souligne-t-elle.
Contrairement à Marie, Safoura Lionnelle Sawadogo achète quotidiennement la pâte de soja avec une coopérative au quartier Gounghin de Ouagadougou. Selon elle, cette formule lui permet de gagner en temps et de se fatiguer moins. « Le processus de fabrication de la pâte de soja est très pénible et prend du temps. Je préfère m’en procurer avec ce groupe de femmes», confie-t-elle.
Activité rentable et appréciée
Vendue au prix unitaire de 100FCFA et de 250 FCFA la demi miche de pain, les brochettes de soja constituent une source de revenue pour Marie. Elle parvient à faire une entrée d’environ 50 000 FCFA par jour. Grâce à cet argent, elle à scolarisé ses enfants et répond aux besoins de sa famille.
La rentrée scolaire est la période la plus rentable pour la vendeuse. « Je vends plus et j’obtiens plus d’argent pendant la rentrée car mes meilleurs clients sont les élèves et écoliers. En cette période de vacances, le marché est morose », explique-t-elle.
Les brochettes de Marie sont très appréciées par les riverains. Adama Ouédraogo, mécanicien affirme en consommer sans modération. « Elles sont bien faites et le cadre est propres. Je peux en manger tous les jours », fait-il savoir.
Comme lui, Sergine Koudbi aime les brochettes de soja car selon elle, elles sont bourratives et cela l’aide à tenir toute la journée au travail. « Je prends son pain chaque matin avec un bidon de bissap, ma journée est garantie est mon ventre plein à moindre coût », précise-t-elle.
Cette activité génératrice de revenus est de plus en plus pratiquée par de nombreuses femmes à Ouagadougou et dans d’autres villes.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews