Commerces aux feux tricolores : L’art de la vente d’ustensiles en mouvement

Une tendance émerge dans les rues de Ouagadougou. Des jeunes vendeurs proposent une variété d’articles constitués de plats ou de ”gamelle” directement au bord des feux tricolores.

A la patte d’oie, de Nagrin, de Cissin au 1200 logement, des jeunes vendent des ustensiles de cuisine à certains feux tricolores. Des petites bassines, des bols à manger, des passoires et bien d’autres articles de cuisines son disponible.

Issus de milieux modestes, étudiants, élèves, solo preneur, ces jeunes cherchent à gagner des revenus de manière créatives. Proposer des ustensiles aux automobilistes arrêtés aux feux est une pratique qui attire plus l’attention selon Isaac.  « Je vends au feu depuis plus d’un an. Ça marche très bien. Dans la journée, je peux écouler tout mon stock de bols et repartir au marché 2 fois pour m’en procurer », dit-il. Isaac se positionne tous les jours aux feux situés non loin d’une alimentation à la Patte d’oie.

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Ne vendant uniquement que des bols, il souligne que ce n’est pas un choix anodin. « De nombreuses personnes aiment beaucoup ces bols. On peut conserver les restes des repas dans le frigo, mettre le petit déjeuner à emporter pour les enfants ou au boulot… », détaille-t-il dynamiquement. Plus loin à un autre feu se trouve Bassirou, un compagnon de Isaac. Bassirou ne vend que des petites bassines. Chez lui également, la vente est très bonne. De diverses couleurs et de petite taille, les bassines de Bassirou sont à 1000F l’unité. Par jour, il peut en faire écouler 10 selon les périodes.

Des petites tasses, des passoirs, des thermos…Ce sont entre autres les articles de Abdalaye qui se trouve à un des feux tricolores de Ouaga 2000. Elève en classe de CM2, il va bientôt arrêter son commerce pour se concentrer sur ses cours. Abdalaye se fait initier au commerce divers pas son frère ainé. « J’aide mon grand frère à vendre pendant les congés ou les vacances », dit-il timidement.

La vente des articles au feux tricolores est selon les vendeurs ambulants une pratique qui attire les clients mais qui contrarie le plus souvent les acteurs qui régulent la circulation. « Nous étions plus loin à un feu, mais les policiers nous ont chassés. Ils n’aiment pas vraiment lorsque nous déposons nos marchandises collées aux feux. Ceux qui vendent en se promenant n’ont aucun souci à se faire par rapport à nous qui déposons nos stocks aux feux et emportons 2 ou 3 ustensiles pour les montrer aux automobilistes », lance-t-il.

L’émergence de ces vendeurs d’articles de cuisines au bord des feux tricolores illustre les défis auxquels sont confrontés les jeunes en quête d’opportunité économique.

Annick HIEN/MoussoNews