Petits marchés dans les écoles : Quand le « sentiment maternel » s’invite dans le commerce

“Mamie” ou “Tantie” ou parfois même “Tantie choco” par les jeunes, apportent bien plus que des repas. Elles créent un environnement familial où la convivialité et la confiance règnent.

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Le point de vente de Fatoumata Dao dite mamie.

Dans la cour du Lycée Technique Sangoulé Lamizana à Ouagadougou, une scène se répète quotidiennement : dès que la cloche sonne pour la pause, une marée d’élèves se dirige vers le petit marché situé au milieu de l’établissement. Ce lieu, bien plus qu’un simple espace de vente, est devenu un véritable lieu de rencontre et de convivialité, où les liens dépassent la relation vendeur-acheteur. Ici, les élèves trouvent en ces femmes des figures familières, presque maternelles, qu’ils appellent affectueusement “Mamie” ou “Tantie“.

Parmi elles, Fatoumata Dao, surnommée “Mamie” par les élèves vend différentes sortes de denrées et ce depuis plus de 20 ans.  Elle tient un petit kiosque où elle vend du pain, des jus et bien d’autres qui font le bonheur des jeunes affamés. “Mamie”, c’est plus qu’un simple titre pour elle. « Ici, je suis vraiment épatée car les enfants m’aiment bien. Je les traite tous comme mes propres enfants », confie-t-elle avec fierté. Ce rôle de quasi-mère, elle l’endosse naturellement. Pour les élèves, Fatoumata Dao est une oreille attentive, une confidente parfois, mais surtout une source de réconfort au milieu des journées d’études.

Nasser Ouédraogo, élève en classe de deuxième année en Génie Civil, témoigne de cette relation particulière : « Mamie, elle ne nous sert que des merveilles. Je ne mange que chez elle », a-t-il declaré. Il n’est pas le seul. Au fil des années, cette confiance s’est instaurée. Fatoumata Dao connaît presque tous les prénoms de ses fidèles clients. L’échange n’est plus simplement pour l’argent, il est aussi affectif. « Quand ils viennent ici, ils savent qu’ils trouveront plus que de la nourriture », ajoute-t-elle avec un sourire.

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Nasser Ouédraogo, élève en classe de deuxième année en Génie Civil.

Non loin de là, un autre kiosque attire l’attention des élèves. Maimouna Ouédraogo, affectueusement surnommée “Tantie propre” par les élèves, vend du dégueu, des jus et autres friandises. Alors pourquoi ce surnom ? « Les élèves m’ont surnommée ainsi parce que je garde toujours mon espace très propre », explique-t-elle. En effet, la propreté fait partie de son quotidien. « Je reçois aussi des compliments de la part des élèves et du corps enseignant », ajoute-t-elle fièrement. Son avantage en plus de vendre des denrées, garder son environnement propre lui a valu une clientèle fidèle. « Je mange toujours chez Tantie propre, en plus de nous servir de la bonne nourriture, elle nous offre un cadre agréable pour manger », témoigne Risnata Ouermi, une élève et aussi une cliente fidèle.

Lire aussi: Petits commerces dans les établissements scolaires : un moyen de survie pour des femmes – Mousso News

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Le kiosque de tantie propre.

Ces vendeuses, par leur présence quotidienne et leur bienveillance, créent un environnement unique au sein des lycées et collèges. Elles apportent bien plus que de la nourriture : elles insufflent une chaleur humaine, un réconfort que certains élèves, éloignés de leurs familles, viennent chercher.

« J’ai même nourri des élèves qui n’avaient rien pour s’offrir à manger. Certains ne vivent pas avec leurs parents et ont besoin de l’amour parental. Nous faisons de notre mieux pour les aider », a confié Fatoumata Dao dit “Mamie”.

Ce sentiment de “maternité” s’étend même aux enseignants qui, eux aussi, tissent des liens avec les vendeuses. « Nous apprécions beaucoup ces femmes. Elles font partie intégrante de notre quotidien ici », commente un enseignant qui préfère rester anonyme.

Ces vendeuses, par leur présence quotidienne et leur bienveillance, créent un environnement unique au sein des lycées et collèges. Elles apportent bien plus que de la nourriture : elles insufflent une chaleur humaine, un réconfort que certains élèves, éloignés de leurs familles, viennent chercher.

Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews

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