Commercial illégal d’ânes : Près de 6 5000 bêtes abattues chaque année
65 000 ânes sont abattus clandestinement au Burkina Faso chaque année dont les peaux sont exportées et servent pour des vertus esthétiques. Devenu un phénomène alarmant, une soixantaine d’acteurs souhaitent renforcer la réglementation en lien avec l’abattage et l’exportation des ânes, des chameaux, des équités ainsi que de leurs produits. Autour d’un atelier d’échange, initié ce jeudi 19 décembre 2024 à Ouagadougou, ils se sont penchés sur les enjeux et les solutions pour mettre fin à ce phénomène qui se mondialise crescendo.
Le commerce illégal d’âne est un phénomène qui prend de l’ampleur au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest.
Chaque année, près de 65 000 ânes sont abattus au pays dont les peaux d’ânes sont couramment utilisées pour des vertus esthétiques, selon le Directeur de la Santé publique Vétérinaire et de la législation au ministère en charge de l’Agriculture, Kadré Sanfo.
A travers un atelier de partage, les ONG Action pour la promotion des Initiatives Locales (APIL) et l’Institut africain pour le développement économique et Social (Inades Formation Burkina) en collaboration avec la Direction Générale des Services Vétérinaires (DGSV) souhaite que l’Etat révise et renforce la loi qui règlemente l’abattage et l’exportation des ânes.
Cette rencontre a été également un cadre pour ces acteurs de trouver des solutions afin de mettre fin au commerce illégal des peaux d’ânes.
Pour le Directeur régional de l’ONG Brooke Afrique de l’Ouest, Emmanuel Boure Sarr, ce commerce illégal d’âne entraine des conséquences alarmantes entre autres la hausse des inégalités pour des femmes qui dépendent particulièrement de ces animaux. Soulevant également la pression économique sur des ménages, Emmanuel Boure Sarr a sollicité les participants à faire de cette rencontre, une plateforme d’actions concrètes, pour renforcer la règlementation et sensibiliser les communautés afin de protéger les populations d’ânes mais aussi les ménages qui en dépendent.
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A entendre le représentant du Ministre en charge des Ressources Animales et Halieutiques, Jean Marie Batiebo, le commerce illégal d’ânes rebondit sur d’autres formes malgré les textes de lois adoptés en 2016. De son avis, cette lutte incombe l’Etat mais aussi la société civile. « Cette lutte est devenue mondiale et il faut la conjugaison de tous les pays et toutes les organisations pour obtenir des résultats qui sont assez satisfaisants. Comme on le dit, il n’y a de vols que parce qu’il y a des voleurs… je rappelle que le gouvernement reste engagé dans cette lutte. Des textes avaient été adoptés; d’autres sont en cours mais il faut une mobilisation sociale beaucoup plus large et plus forte pour nous aider à parvenir aux résultats escomptés », a t-il souligné.
Pour rappel, sur le plan international, 5,8 millions d’ânes sont abattus chaque année ; mais d’ici 2027, les données atteindront 6,9 millions si aucune actions concrètes n’ont été menés.
Annick HIEN/MoussoNews