
France : Une burkinabè de 14 ans arrêtée dans son école, ses professeurs se révolte

Une collégienne burkinabè de 14 ans a été interpellée par la gendarmerie en plein cours au collège Paul Verlaine dans la commune de Maizières-lès-Metz, en France, le 22 janvier 2025. Elle a ensuite été reconduite à la frontière belge avec sa mère et son petit frère. L’incident a provoqué un tollé parmi les enseignants, les élèves et les syndicats.
L’interpellation de la jeune fille de 14 ans de nationalité burkinabè résidant en France dans son collège à Maizières-lès-Metz, suivie de son expulsion avec sa famille vers la Belgique suscite une vive indignation. La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne a rappelé que les interventions des forces de l’ordre en milieu scolaire sont interdites.

Selon le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF 57), la gendarmerie a d’abord contacté l’administration de l’établissement pour isoler l’élève avant la récréation. Conduite au bâtiment administratif, elle a été exfiltrée dans un véhicule banalisé. « Tout le monde a été choqué, autant les enseignants que les camarades », déplore Éric Florindi, membre de RESF 57.
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Selon Franceinfo, la famille de la collégienne avait fui le Burkina Faso après le dernier coup d’État. Le père serait emprisonné pour des raisons politiques. Les autorités françaises reprochent à la mère d’avoir déposé une demande d’asile simultanément en Belgique et en France.
Le rectorat de Nancy-Metz a confirmé que l’intervention des gendarmes s’était déroulée « avec l’accord des représentants légaux » et « dans un cadre réglementaire respecté ». Une justification que réfute Agnès Bragard, professeure d’histoire-géographie et membre du SNES. « On nous dit que la mère a donné son accord, mais elle était encadrée par des gendarmes. Comment aurait-elle pu refuser ? », s’indigne t-elle.
L’enfant n’a même pas eu le temps d’emporter ses affaires personnelles. « Depuis son arrestation, nous n’avons plus aucune nouvelle d’elle », ajoute une enseignante.
Pour RESF 57, cette expulsion est « une illustration supplémentaire de la brutalité en vigueur depuis la présidence Macron« . Une quinzaine de personnes ont déjà manifesté devant le collège le 24 janvier dernier, et un rassemblement est prévu devant la préfecture de la Moselle à Metz, le jeudi 30 janvier à 17h.
« Les élèves sont choqués et posent des questions : ‘Est-ce que cela peut nous arriver ?’ L’école est censée protéger les enfants des pressions extérieures », rappelle Agnès Bragard. Pour elle, il est urgent de rétablir une règle claire : « Pas d’interpellations en école ».
Résumé de Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews