Wend-Nonga Benjamine Ouédraogo : Jeune styliste, passionnée de la mode

À seulement quelques années de son entrée dans le monde de la couture, Wend-Nonga Benjamine Ouédraogo, jeune styliste a su transformer sa passion en une carrière prometteuse. Malgré les défis et les sacrifices, elle a réussi à se construire un atelier, participé à des défilés de mode, et nourrit de grands rêves pour l’avenir. Découvrez son parcours, ses motivations pour s’offrir la carrière qu’elle a toujours rêvé.

Tout commence en 2012, lorsque Wend-Nonga Benjamine Ouédraogo, appelée ‘’Benja’’ par ses connaissances et clientes, décide d’arrêter l’école après une année blanche en classe de 6e.

Elle se lance dans le commerce ambulant, vendant des arachides, de l’igname et d’autres produits. Mais c’est en 2013 que sa vie prend une autre tournure. Elle décide de se consacrer pleinement à sa passion qui est la couture.

Inscrite dans un centre de formation, elle apprend les bases du métier et commence à rêver d’un avenir dans la mode. 

Grâce au soutien de sa famille, qui voit en la couture un métier honorable, elle persévère malgré les moqueries qu’elle en a reçu de la part de certains amis.

« Pour mes géniteurs, il n’y a pas de sous-métier et j’avais leur bénédiction », confie-t-elle. Armée d’une machine manuelle offerte par son école de formation, elle commence à travailler avec passion et détermination. 

La passion de la création et de la finition 

Ce qui l’inspire le plus dans la couture, c’est la finition. « Si je vois un modèle ou si je veux créer une tenue, je me sens à l’aise et pressée de voir le résultat. J’ai envie de voir ma cliente porter ma création », explique-t-elle. Cette soif de perfection et de créativité la pousse à se dépasser chaque jour. 

Aujourd’hui, elle dispose de deux machines électriques et trois machines manuelles, avec à l’appui quatre employés dont deux sont permanents. Chez ‘’Benja’’, les créations se font que sur commande mais elle crée également des collections. Le temps pour réaliser une confection varie selon les modèles. « Certaines prennent moins d’une heure, tandis que d’autres peuvent nécessiter deux jours ou plus », précise-t-elle. 

Des sacrifices et une philosophie de vie 

Le chemin n’a pas été sans obstacles. Au début, elle a dû se priver de nombreux plaisirs pour acheter ses matériels de couture. « Le plus grand sacrifice que j’ai fait, c’est de me priver de beaucoup de choses pour pouvoir payer mes outils », confie-t-elle. Mais ces sacrifices ont porté leurs fruits, et elle ne regrette pas d’avoir choisi ce métier. 

Elle sépare clairement sa vie personnelle de son travail. « Si c’est difficile, c’est difficile, mais je fais avec. Une fois au boulot, j’essaye d’oublier tous les problèmes pour me concentrer sur le travail. Je sais qu’un jour mes efforts vont payer », dit-t-elle toute confiance. Cette discipline lui permet de rester focalisée sur ses objectifs. 

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Une carrière en pleine ascension

Le 17 février 2024, elle participe à son premier défilé, à la soirée mandingue. Une expérience qu’elle qualifie de « bien » et qui lui a beaucoup plu. Cet événement marque une étape importante dans sa carrière. Elle envisage déjà l’avenir avec ambition.  « Dans 5 ans, je vois ma carrière aller plus loin. Je vais devenir plus connue dans le monde de la mode au Burkina et partout » , dit-elle.

Elle rêve également d’ouvrir un centre de formation dans les années à venir. Pour elle, l’apprentissage ne s’arrête jamais, mais elle préfère continuer à apprendre sur le terrain tout en partageant son savoir avec les futures générations de stylistes. 

Parmi les célébrités burkinabè qu’elle aimerait habiller, elle cite Malika la Slameuse, une femme qu’elle admire pour son style pieux, son caractère exemplaire et affectueux. Ce choix reflète son désir de collaborer avec des personnalités qui incarnent des valeurs positives. 

À celles qui souhaitent se lancer dans la couture, Benja leur recommande de: « Donnez-vous à fond, soyez vraiment attentionnées et prenez le travail au sérieux. Respectez les encadreurs et soyez attentives. Il y a des difficultés, certes, mais si vous avez la volonté, tout ira »,

Diane SAWADOGO/ MoussoNews