
TikTok : Ce vaste monde à part entière

Ils dansent, racontent leur journée, cuisinent, pleurent, rient ou dénoncent une injustice. À travers des courtes vidéos, des millions de personnes partagent leur quotidien sur TikTok. Ce réseau social s’est imposé comme « le leader » parmi ceux qui existaient bien auparavant. A Ouagadougou, à New York, en Chine…, TikTok est devenu le miroir du monde, où chacun peut dire sa vérité, montrer ses combats, ses routines, ses talents ou ses galères.
Sur TikTok, pas besoin d’équipement professionnel ni de longs discours : un téléphone, la connexion, une idée, et parfois un brin d’émotion suffisent. Un glissement de doigt pour voyager d’un coin de salon à un marché bruyant, d’un hôpital à une cour d’école, d’un atelier de couture à une salle de classe. C’est cette diversité de contenus, simples en apparence, qui attire des millions d’abonnés.
Au Burkina, les utilisateurs y racontent, par exemple, leurs expériences comme vendeuses en ligne, font la promotion de leurs marchandises, dansent sur une musique, s’informent sur l’actualité, partagent des vidéos comiques, des histoires vraisemblables, etc. Ces contenus sont souvent parlants, divertissants ou bien choquants, et c’est justement cette authenticité qui séduit.

Un espace d’expression… mais pas sans limites
Si TikTok est un miroir de la société, il reflète aussi ses travers. La viralité entre créateurs incite certains à exposer leur intimité, à inventer leur quotidien, à alimenter des discours violents ou haineux. Les commentaires. Cet espace est parfois cruel, où chacun se lâche sans retenue. Les jeunes filles, notamment, sont souvent la cible d’insultes ou de harcèlement.
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En plus des dérives verbales, la désinformation y circule à grande vitesse. Tout ce qui est vu n’est pas toujours vrai. Les vidéos sont coupées, montées. TikTok peut ainsi devenir un outil de manipulation, involontaire ou délibérée.
Mais, malgré ces ombres, TikTok reste un espace où plus de la moitié de la population burkinabè reste connectée H24.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews