Violence conjugale : le phénomène continue subtilement au Burkina
Les violences conjugales ont sans doute changé de formes et s’exercent de façon subtile selon des femmes du Burkina Faso. A l’occasion des 16 jours d’activisme pour la défense des droits de la femme, l’ONG Voix de femme en collaboration avec l’association femme victorieuse a organisé une rencontre sur le thème : « Violences conjugales : Pourquoi ça perdure ? », le jeudi 9 décembre 2021 à Ouagadougou. Pour certaines femmes, les violences basées sur le genre trouveront leurs solutions dans l’éducation des enfants.
SJ est une jeune femme d’une trentaine d’année. Mariée depuis quelques années, elle devrait faire le choix entre son foyer et son emploi d’infirmière en poste dans une localité assez éloignée de la capitale – Ouagadougou-. Malgré les tentatives de médiations et du bien-fondé de l’emploi pour une femme, l’époux est resté sur sa décision. « Ma fille ne fait que pleurer tous les jours. Elle veut travailler. Mais elle ne baisse pas les bras car elle continue de chercher dans le privé mais elle n’a rien trouvé pour le moment », témoigne MK, sa mère. Un témoignage parmi tant d’autres à l’occasion de la rencontre d’échanges sur la thématique de la violence conjugale initié par l’ONG Voix de femme. Sans langue de bois, la trentaine de participantes à la rencontre ont fait l’état des lieux de la violence conjugale.
Pour BT la violence faite aux femmes dans le foyer est bien une triste réalité. La femme est toujours considérée, s’explique-t-elle, comme – l’être qui doit rester à la maison-. « Il est même souvent très difficile de vouloir mener une petite activité de commerce devant le domicile conjugal. Pour le faire, il faut négocier, négocier et encore négocier le mari », déplore-t-elle. HP pointe du doigt les pesanteurs socioculturels et religieux qui dictent la prépotence de l’homme dans le foyer. « Dois-je considère mon homme comme un petit dieu ? » se demande-t-elle.
Dialoguer pour mieux se comprendre
Tout repose sur le dialogue, rappelle les animatrices de la rencontre Bationo/Lamizana Awa et Koné/Koussoubé Emma. « Il faut toujours s’exprimer et dialoguer et amener le conjoint à comprendre le bien fondé de l’épanouissement de la femme », explique-t-elle. Une femme épanouie est un foyer épanoui, ajoute Awa Lamizana qui conseille aux femmes de toujours s’exprimer et de dire ce qu’elles ressentent. « Il faut avoir le courage de dénoncer, de se plaindre tant que son droit est bafoué » insiste-t-elle.
Tout n’a pas été que témoignages, Mariam Lamizana, fondatrice de l’ONG Voix de femme a donné des conseils de vie aux participantes. « Quand on est une femme, il faut savoir se battre quelque soit les difficultés. Les femmes doivent se porter et s’entraider mutuellement. Elles doivent se soutenir et défendre leur cause. Les femmes portent le monde et l’égalité des sexes passeront par leur détermination et leur volonté », insiste-e-elle. Safi Yanegda, présidente de l’association femme victorieuse s’est dit réjouie de ces échanges qui à n’en pas doute impacteront positivement.
Bassératou K.