Maraboutage et polygamie : jusqu’où des femmes peuvent-elles aller ?

Elle est aujourd’hui âgée de 59 ans. Seule fille de sa maman, elle n’aura pas eu cette chance d’avoir de petites sœurs et/ou petits frères. Parce que la coépouse de sa mère ne l’a jamais voulu jusqu’à son dernier souffle.

Kadidiatou (un nom d’emprunt) est unique fille de ses parents. Mariée, elle a aujourd’hui 5 enfants et une dizaine de petits fils et petites filles. Que du bonheur, sans doute pour elle. Un bonheur que sa mère n’a jamais eu par le bon vouloir de sa coépouse. En effet, raconte-t-elle : « Ma mère m’a révélée que lorsque je suis née, sa coépouse, non contente de cette joie, s’est dit surprise ».

Surprise, pourquoi ?

La coépouse a indiqué que la venue de Kadidiatou l’a surpris, parce qu’elle ne devrait pas naître. N’ayant pas empêché la volonté de Dieu, elle a tout de même signifié à la mère de Kadidiatou que cet enfant serait son dernier. Un vœu qu’elle a rendu possible par les services d’un marabout. En tous les cas, il n’est pas rare d’entendre affirmer que détruire est plus facile que construire. Mine de rien, le travail fut accomplie. La mère de Kadidiatou jusqu’à sa mort à 75 ans n’a plus jamais vu ses menstrues. Menstrues sans lesquelles, une femme, même en âge de procréation ne peut espérer donner la vie.


A cette histoire, s’ajoute celle d’une autre qui ne peut plus enfanter par le bon vouloir de sa coépouse. Assétou (un nom d’emprunt) mariée depuis une quinzaine d’années  à un riche commerçant. Elle n’a jamais été apprécié par sa coépouse qui partageait la même maison qu’elle.

« Je découvrais toujours des choses à l’entrée de la porte principale chaque jour. Et lorsque je lui pose la question à savoir si cela lui appartenait, elle le confirmait et répliquait que ce n’est que le début du commencement », raconte Assétou dont le mari a dû épouser encore deux autres femmes.

Que dire de cette femme qui voulait, à travers le maraboutage, tuer l’enfant dans le ventre de sa mère ? En effet, ayant appris que son homme a enceinté une fille, elle a usé de tous les moyens – incantations au cimetière- pour empêcher la naissance d’un innocent.


Jusqu’où peuvent-elles aller ces femmes qui n’ont autres lieux de fréquentations que chez les marabouts. En effet, considéré de nos jours comme un « phénomène de société », le maraboutage est officiellement beaucoup plus pratiqué par nombreuses personnes pour diverses raisons. Si elles/ils ne sont à la recherche de foyers ou d’emplois, la quête du pouvoir, de l’argent, de la promotion, de la vengeance etc…, ils/elles sont toujours chez des maîtres de sciences occultes pour telles ou telles situations qu’elles souhaitent meilleure en leur faveur.

Ce qui n’est peut-être pas mauvais en soi mais de là à vouloir le mal de son semblable, l’empêchant de donner la vie, est très méchant.

Bassératou KINDO

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *