Bepc 2022: à propos du texte de Nestorine Sangaré, il faut plutôt interpeller sur le suivi et le contrôle parental

À propos du texte de l’épreuve de français à la session 2022 du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC). Le texte, extrait d’une publication Facebook, évoque et interpelle sur la vulnérabilité des jeunes filles notamment celles ayant une présence sur les réseaux sociaux.

Parmi tant d’ouvrages d’auteurs Burkinabè – des milliers et des milliers —c’est une publication Facebook de Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre en charge de la femme et du genre qui est soumise à la réflexion des candidat(e)s.

Offusquant, voir insensé, pour beaucoup d’internautes (utilisateurs*rices de Facebook).

Ce choix de contenu a eu pour mérite de poser la question sur la place accordée à la lecture, au livre dans le pays. Mais surtout sur celle aussi grande et préoccupante de la démission des parents dans l’éducation de leurs enfants.

Des élèves de 6e à la 3e disposent aujourd’hui de téléphones (smartphones). Ils les utilisent pour se connecter sur Facebook, TikTik, Instagram et Snapchat.

Cela a conduit

1) en 2018, des élèves d’un lycée de la capitale Ouagadougou à filmer leurs ébats sexuels qu’ils ont par la suite diffusé sur les réseaux sociaux avec pour conséquence, le renvoi de la jeune fille et

2) des élèves ont été surpris en classe en train de visionner des films obscènes. Là encore, c’était à Ouagadougou.

L’administration du lycée a procédé à la confiscation du téléphone. Ces smartphones sont offerts par des parents. Les raisons varient de part et d’autre.

Pour autant, il ne faudrait pas se focaliser sur l’usage des appareils (smartphone et/ou ordinateur) par les enfants dont les parents ont la capacité financière pour les en offrir.

Bepc 2022: à propos du texte de Nestorine Sangaré, il faut plutôt interpeller sur le suivi et le contrôle parental 2
Qu’ils en aient ou pas, en fonction de leur compagnie et des milieux qu’ils fréquentent à l’école ou hors du cadre scolaire, les écolier(e)s peuvent se retrouver dans des cadres non indiqués pour des enfants de leur âge. C’est dire qu’il faut miser sur l’éducation et donc la surveillance des mômes, des adolescent(e)s.

Il urge d’interpeller davantage avec des publications telle que celle de Nestorine très avertie sur la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s mais aussi d’interpeller les parents sur le suivi et le contrôle des outils de communication qu’ils offrent à leurs enfants. Et c’est peut-être aussi sur cela que devrait être axé la polémique.

En plus bien sûr des critiques qui ne voient pas d’un bon œil l’invitation non explicite faite aux futur(e)s candidat(e)s des examens (et concours) à n’avoir d’yeux que pour les publications sur les réseaux sociaux alors que le savoir est aussi et surtout livresque.

Nous sommes à l’ère du numérique, l’ère de l’innovation. Presque tout se fait aujourd’hui via internet: du paiement de la scolarité à l’achat des condiments. L’on dort et se réveille avec le téléphone connecté.

C’est peut-être tard d’avoir proposé un sujet en lien avec l’usage du numérique, tant les conséquences de l’usage malsain qui peut en être fait a anéanti la vie de plus d’un(e) utilisateur*rice notamment le cas de la jeune fille mentionnée plus haut et qui a porté, à elle seule, la responsabilité de ce qui est arrivé sur ses frêles épaules.

Bassératou KINDO

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *