Dot : sens et démarches chez des ethnies au Burkina
La dot est une tradition sacrée au Burkina. Elle pour but d’unir deux personnes (homme et femme) et deux familles. Elle est considérée comme un mariage traditionnel. Chaque ethnie a son sens et ses démarches
Chaque ethnie a une définition de la dot dans sa langue.
Chez les Mossis
La dot est appelée « pougpousoum » qui signifie- salutation de la femme-. Le garçon vient avec deux oncles chez la belle-famille. Ces derniers prennent la parole pour dire qu’ils ont vu une fille chez eux et qu’ils sont venus demander sa main. Ainsi ils donnent le nom de la fille et après ses parents l’interpellent afin de savoir si la fille est au courant de leur venue. Apres cela les parents de la fille prendront la parole pour donner le nom de la personne ressource qu’ils devraient voir. Les oncles du garçon iront voir le neveu de la fille qui leur dirons le nécessaire dont ils ont besoin. Lorsque tout sera prêt la famille viendra avec deux sacs de sel, de la cola et du soumbala pour la cérémonie.
Chez les samos
Le mot dot est appelé : « lofou ». C’est un accord entre deux familles. La dot se faisait entre ethnie et cela commence dès le bas âge de la fille, c’est-à-dire au moment où la fille a 5 ans elle est déjà destinée à un homme. Dès lors, la belle-famille, c’est-à-dire la famille du garçon doit participer à toutes activités qui auront lieu chez la fille. Il doit également apporter sa contribution dans les travaux champêtres et également soutenir la fille en cas de besoin. Cette phase continue jusqu’à ce que la jeune fille soit en âge de se marier et la cérémonie officielle a lieu le jour du marché qui se tient chaque six jours ou la femme sera habillée de la tête au pied avec des habits ornée de cauris. La mariée est accompagnée au marché afin de la présenter à tout le monde. A partir de ce moment la femme peut rejoindre son mari. L’accompagnement se fait avec des ustensiles de cuisine, des pagnes indigo…C’est le seul mariage que reconnait les samos.
Chez les Bissas
La dot n’existe pas en tant que tels. On l’appelait juste « louwognèrè ». La jeune fille peut avoir 5 à 6 prétendants. En son temps chaque garçon doit cultiver dans le champ de ses beaux-parents et celui à qui la fille accordera plus de valeur c’est lui qu’elle a choisi. Ainsi il se donne rendez-vous dans une soirée et la nuit la fille fait semblant d’accompagner celui qu’elle a choisi. Elle y reste pendant 3 à 4 jours et après cela la famille du garçon revient avec du sel et du cola. Si la famille accepte, la dot est validée et au cas contraire, cela veut dire que la fille a été promis à un autre.
Chez les Gourounsis
La dot est appelée « jouri ». Et il se passe en 2 étapes. La première débute par des questionnements pour savoir si la fille veut réellement du garçon et là elle amène son copain qui ira voir la famille avec un neveu de la famille qui prendra la parole pour expliquer la raison de leur venu et savoir ce dont on a besoin pour la dot.
A la deuxième étape, l’on apporte la cola à la belle famille. On demandera aux deux partenaires s’ils sont sûr de leur choix. Les parents de la fille lui demandent de prendre la cola et le diviser en 2 avant de remettre la moitié a son mari. Apres cela les 2 familles sont unies à jamais.
Tout cela se passait dans les temps anciens. Avec la modernisation la plupart des dots des différentes ethnies ont tendance à se ressembler. Chez toutes les ethnies, la dot est une tradition sacrée. C’est une manière d’agrandir les 2 familles, de renforcer les liens et d’apaiser les tensions en cas de conflits.
Gloria Balo /Stagiaire