“A partir de quand on peut s’estimer influenceurs ou impacteurs ?”
MN: On a de plus en plus de nouveaux profils qui naissent avec justement les influences sur des réseaux sociaux. On a les influenceurs, les impacteurs positifs, etc. Est-ce que ce sont des titres péjoratifs ?
Alors, sur les influenceurs il faut bien savoir que c’est un terme qui est emprunté au marketing. C’est-à-dire que des entreprises vont s’adresser à des personnes qui sont suivies par des communautés. Ces personnes vont tester leurs produits et faire un retour pour inciter à l’achat. C’est ça les influenceurs à la base.
Et puis est arrivé une nouvelle vague des gens qui sont pour moi des buzzeurs et pas d’autres choses. Donc des gens font du buzz, du bruit sur les réseaux sociaux et qui suscitent une communauté qui les accompagnent et qui se sont auto-proclamés influenceurs.
D’un côté il y a les soi-disant influenceurs et puis on a les impacteurs. Ce sont des gens qui n’ont peut-être pas une grosse communauté, mais qui font des actions qui impactent la communauté. Voilà le monde dans lequel on est aujourd’hui. D’un côté il y a les soi-disant influenceurs et puis on as les impacteurs.
MN: Mais qu’est qu’on peut faire pour amener ces buzzeurs appelés abusivement influenceurs à au moins se former et à aller peut-être dans la production de contenus de qualité ?
Ils n’ont pas envie de produire des contenus de qualité. Les marques les suivent et les poursuivent à la limite. Les marques les sponsorisent, Facebook les payent. Il y a des gens qui sont rémunérés par Facebook par le nombre de vues de vidéo. Ils disent tout et n’importe quoi parce qu’ils savent qu’ils seront rémunérés. Ce qu’il faut faire, c’est d’éduquer les masses, ceux qui vont les suivre.
Ce qu’on peut faire c’est de faire la formation, mais ce n’est pas ça qui va baisser les choses. Par contre c’est là où l’État doit pouvoir jouer sa part, il faut qu’il y ait une vraie politique d’éducation aux médias sociaux.
Déjà il y a l’information, il faut que cela soit intégré dans les écoles, depuis la maternelle jusque dans les universités. Il faut qu’il y ait un vrai programme, une vraie politique qui va prendre cela en compte et qui va former, informer et sensibiliser les gens. A ce prix là on pourra inverser la tendance et faire baisser les fakes news, les effets néfastes de ces influenceurs là.
Impacteurs positifs
MN: A partir de quand on peut s’estimer influenceurs ou impacteurs ?
Influenceurs je ne sais pas. Je pense qu’il y a des influenceurs connectés et non connectés. Didier Drogba est un influenceur parce qu’il y a des gens qui l’aiment, il a une communauté. Moi c’est un terme que je n’aime pas, je ne me proclamerai pas influenceur. Moi je me considère comme un impacteur. Et là je peux te répondre.
Je me considère comme un impacteur quand par exemple, une jeune sage-femme est interdite par le Ministère de la santé de blogguer ou de faire ses capsules vidéo et que je fais un poste et que des milliers de personnes le repartagent et que le lendemain le Ministère la convoque pour s’excuser. Ça, c’est avoir de l’impact. C’est avoir de l’impact quand on demande à des personnes de nous faire des dons de livres et à travers le monde on arrive à récolter près de 2000 livres, ça c’est de l’impact.
Quand par exemple je veux former 50 femmes à l’alphabétisation et que je demande à travers le monde de les parrainer et que les gens le font, ça c’est de l’impact. A partir de ce moment-là, oui on est un impacteur.
Mais là, ça aussi, c’est parce que c’est vous Israël Guébo, assez connu dans l’environnement numérique. Est-ce que quelqu’un peut sortir du néant pour être impacteur ?
Ah non ! Ça se construit on ne sort pas comme ça pour être un impacteur. Ça se bâtit, et cela sur des valeurs. Les gens doivent reconnaître en ton travail, le sérieux, l’intégrité, etc. Quand tu vas donner un mot d’ordre, quand tu vas dire aider moi à faire ça ils vont te suivre.
Bassératou KINDO