Accouchement : Ces femmes qui préfèrent des maïeuticiens plutôt que des sages-femmes

Des femmes disent préférer être accoucher par un maïeuticien plutôt que leur semblable sage-femme. Prise en charge difficiles, menaces, insultes, etc… sont entre autres situations auxquelles elles témoignent faire parfois face lors de leur accouchement quant c’est une sage-femme qui doit s’en occuper. Témoignages.

« Pour ma première grossesse, j’ai été accueillie par trois maïeuticiens. Pendant que l’un attendait la sortie de l’enfant, les autres étaient à mon chevet pour me rassurer. Je n’ai même pas senti de douleur. J’étais très contente », témoignait Clarisse  ce 8 janvier à Ouagadougou.

En effet le parcours de nombreuses femmes enceintes à l’hôpital ou dans les centres de santé est marqué par des expériences douloureuses liée à l’accouchement.

Certaines déplorent un manque d’empathie et de professionnalisme notamment de la part des sages-femmes. Ce qui peut rendre l’expérience d’autant plus traumatisante.

C’est le cas de Clarisse à son second accouchement. « Les sages-femmes m’ont fait m’asseoir sur un pot pendant qu’elles restaient dehors à discuter. En raison de cela, je souffre aujourd’hui de maux de dos et de ventre », raconte-t-elle.

Un sentiment de négligence qu’elle associe à un manque de professionnalisme de la part des sages-femmes.

« En tant que femme, elles devraient mieux comprendre la douleur de l’accouchement et l’importance d’une prise en charge adéquate, car elles connaissent bien les risques liés à la grossesse », ajoute-t-elle. 

Comme elle, Charlotte Minougou/ Compaoré, qui a accouché de quatre enfants, fait un constat similaire. Elle a eu des expériences mixtes, tant avec des maïeuticiens qu’avec des sages-femmes, mais elle garde une préférence pour les maïeuticiens. 

« Les maïeuticiens sont plus attentionnés. J’ai remarqué que certaines sages-femmes sont souvent trop concentrées sur leurs téléphones ou trop engagées dans des causeries pour se concentrer sur leur travail », raconte-t-elle. 

Le manque de professionnalisme de certaines sages-femmes, qui sont parfois davantage préoccupées par leur téléphone portable que par l’état des patientes est une réalité que plusieurs femmes confient avoir vécue.

Cette indifférence peut conduire à des situations où les femmes enceintes se sentent ignorées et maltraitées.

Cependant, tous les témoignages ne vont pas dans le même sens.

Djeneba Dicko, mère de deux enfants, souligne qu’elle a toujours eu de bonnes expériences avec les sages-femmes. « De nature, mes accouchements sont faciles. Dès que j’arrive, je suis prise en charge et suivie jusqu’à l’accouchement. Je n’ai jamais rencontré une sage-femme menaçante ou violente », indique-t-elle, dépeignant une prise en charge positive et bienveillante. 

Pour Awa Rouamba,  la question du genre de l’accoucheur n’a pas d’importance tant que l’essentiel est assuré : un accouchement sécurisé et sans douleur. « Que ce soit une femme ou un homme, l’essentiel est que l’accouchement se passe bien », précise-t-elle. 

Cependant, elle reconnaît que l’attitude des femmes enceintes peut parfois compliquer les choses : « Il faut aussi comprendre que les femmes enceintes ne sont pas toujours faciles à gérer, elles ont souvent des craintes et des attentes élevées », explique-t-elle.

Ce constat met en lumière la diversité des expériences des femmes enceintes au Burkina Faso. Si certaines ont été bien prises en charge, d’autres disent avoir souffert de négligence et de comportements inappropriés de la part de certaines sage-femmes.

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L’accouchement, moment de vie intense et fragile, nécessite une attention particulière. Chaque femme, quel que soit son statut, mérite de vivre cette expérience dans des conditions de sécurité, de respect et de confort. 

Il est donc urgent de redoubler d’efforts pour garantir une prise en charge obstétricale de qualité, où l’empathie et le professionnalisme priment sur tout.

Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews