Afrique de l’ouest : Des injections blanchissantes nocives pour la santé
Elles sont nombreuses ces femmes qui se dépigmentent la peau en Afrique de l’Ouest. Elles utilisent principalement des crèmes éclaircissantes dangereuses pour la santé. A ces crèmes s’ajoutent les injections dites blanchissantes qui constituent un problème de santé publique selon VOA Afrique.
Influencées par un idéal de beauté au teint clair, de nombreuses femmes se dépigmentent la peau en Afrique de l’Ouest. Elles font principalement usage de crèmes éclaircissantes. Ce phénomène pas nouveau est un problème de santé publique mondial qui nécessite une attention particulière indique l’Organisation mondiale de la santé en novembre 2023.
Sur les marchées il existe depuis quelques années plusieurs pommades, crèmes et même des ampoules et flacons blanchissants aux multiples conséquences. Certaines vieillissent prématurément la peau, donnent des boutons ou contiennent des substances cancérigènes.
Selon le président d’un collectif d’ONG de lutte contre la dépigmentation en Côte d’Ivoire, Marcellin Doh, ces liquides à s’injecter dans les veines, directement dans le sang, connaissent une forte popularité, en particulier auprès des plus jeunes. On leur prête un effet “plus rapide” et “uniformisant”.
Lire aussi : https://www.moussonews.com/lutte-contre-la-depigmentation-le-cheval-de-bataille-de-fenfi-cosmetique/
Il indique que ni les autorités sanitaires, ni l’OMS, ne semblent s’être penchées sérieusement sur les dangers spécifiques de ces injections, contrairement à ceux des crèmes, largement documentés.
Interrogés par l’AFP, quatre dermatologues ivoiriens et camerounais précisent que ces substances à la composition peu transparente présentent aussi d’importants risques. Ces injections alimentent également un réseau d’arnaques, comme l’a prouvé la composition d’un produit acheté par l’AFP en Côte d’Ivoire puis envoyé en France pour des analyses qui ont montré une différence entre le contenu et l’emballage.
Le mode d’injection de ces substances présente aussi un risque d’hépatite. En effet pratiqué en pleine rue, à l’arrière d’une boutique, par la vendeuse ou la cliente elle-même, les praticiens et les autorités redoutent les éventuelles conséquences de piqûres réalisées hors de tout cadre médical notamment le risque d’hépatites, d’infection ou de transmission du VIH. « Si on n’a pas nettoyé comme il faut le matériel, on va potentiellement injecter des bactéries dans le sang, et on risque une infection totale du corps », alerte Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville à Abidjan.
L’OMS estime que le blanchiment de la peau, malgré les mises en garde, reste très répandu en Afrique, touchant par exemple jusqu’à trois-quarts de la population au Nigeria.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews