Algérie : Décris comme «le livre du Diable », les tatouages sont en voie de disparition

Dans les montagnes de l’Atlas marocain, les tatouages qui, autrefois ornaient les visages et les mains des femmes berbères, symboles d’identité et de beauté sont aujourd’hui en déclin. Sous la pression des interprétations religieuses et des changements sociaux, ces marques distinctives s’effacent peu à peu des générations actuelles.

Autrefois, dans les villages berbères de l’Atlas, les tatouages symbolisaient non seulement la beauté mais aussi l’appartenance tribale. Chaque groupe berbère possédait ses propres motifs. Les femmes de la tribu Aït Hadidou par exemple se distinguaient par des lignes gravées sur le menton, souvent décorées de croix et de points, comme l’explique Bassou Oujabbour, membre de l’organisation Akhiam.

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Hannou Mouloud âgée de 67 ans, se souvient de son premier tatouage à l’âge de six ans. Avec une aiguille trempée dans du charbon, une femme spécialisée piquait les motifs sur son visage jusqu’à ce que le sang coule. « C’était une tradition transmise de mère en fille », raconte-t-elle avec nostalgie.

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Femme berbère tatouée

Le tatouage est largement considéré par les musulmans comme une mutilation du corps proscrite par la religion.

Des fondamentalistes décrivent parfois le tatouage comme ‘’le livre du diable’’ ou comme ‘’la première chose à brûler sur le corps humain’’, explique Bassou Oujabbour. Il affirme qu’à cause de ces théories, de nombreuses jeunes filles renoncent au tatouage soit pour des raisons religieuses, ou liées à la modernité. En Algérie, la femme moderne ne se tatoue généralement pas et même les femmes déjà tatouées enlèvent souvent leurs tatouages par crainte d’être punies dans l’au-delà. Cette coutume est en voie de disparition.

Récemment dans le pays, les courants religieux salafistes influencent les mentalités et propagent l’idée que le tatouage est un péché, une mutilation du corps interdite par l’islam. « Les jeunes femmes d’aujourd’hui, qu’elles vivent en ville ou en milieu rural, rejettent souvent ces pratiques », a souligné Abdelouahed Finigue, enseignant-chercheur natif d’Imilchil.

Face à ces influences religieuses et modernes, les tatouages berbères se raréfient. Ces marques de beauté ancestrales disparaissent, laissant place à une identité berbère qui se transforme, à la croisée de la tradition et du changement.

Source: Yahoo Actualités

Résumé de Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews

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