Angelika Ouédraogo : la championne nationale de natation est désormais Docteur en Energies Renouvelables
La championne nationale burkinabè de natation, Angelika Sita Ouédraogo a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Résidente aux Etats-Unis où elle vient de soutenir sa thèse en Energie renouvelable. Désormais Docteur, la jeune fille poursuit sa passion de natation.
Angelika Sita Ouédraogo découvre la natation à l’âge de 5 ans avec le club Sonabel dans les années 2000. Titulaire d’un baccalauréat série D, puis une licence en Génie électrique et énergétique à l’Institut 2ie de Ouagadougou, elle poursuit ses études aux Etats-Unis en énergies renouvelables.
Lauréate de prix dès le bas âge
Dès ces premiers pas dans la natation à l’âge de 6 ans, la jeune fille passionnée et déterminée a commencé à remporter des prix quelques années plus tard. Elle a raflé deux prix au championnat national. Il s’agit du 1er prix en brasse et le 2ème prix du championnat. Ce premier concours lui a donc ouvert officiellement la porte du championnat national.
Elle prend alors part chaque année à cette compétition et remporte des prix. En manque de candidates au championnat dans les catégories juniors, cadettes et seniors, la jeune fille est obligée de compétir avec les garçons.
Ses performances et sa rapidité à se déplacer dans l’eau est redouté de tous. « Quand j’arrive à la compétition, les yeux sont sur moi. J’ai même eu une discussion avec une personne qui m’a demandé si j’étais obligée d’aller aussi vite dans l’eau ? Et je lui ai juste dit qu’en réalité je nage contre mon temps », raconte-t-elle.
2009, l’année du virage
En 2009, elle participe une fois de plus au championnat et en ressort championne. Dès ce moment, elle est loin d’imaginer que sa carrière de nageuse va prendre un autre sens.
Christian Tamini, ancien président de la Fédération de natation estime que la jeune nageuse aux vues de ses performances et de sa rapidité peut représenter le Burkina Faso au championnat du monde de natation en Italie. C’est ainsi qu’elle a pris part pour la première fois à une compétition d’envergure mondiale.
Elle obtient une bourse de solidarité olympique en 2012 qui va lui permettre de poursuivre ses entrainements au Burkina. Elle parvient durant ses entrainements à descendre la barre des 30 secondes et devient ainsi la première athlète féminine burkinabè.
Les Jeux Olympique, un rêve devenu réalité
Participer aux Jeux Olympiques en 2012 est un rêve qui se réalise pour Angelika, prête à tout pour remporter une victoire. « La première fois aux Jeux Olympiques, je me suis dit waouh, je suis à Londres et je vais représenter mon pays et je dois le rendre fier de moi », raconte-t-elle.
Elle y bat son record et celui du Burkina. Grâce à cette détermination, en 2020 aux Jeux Olympiques de Tokyo, elle a encore battu le record du Burkina.
Deux ans après son arrivée aux Etats-Unis, elle obtient une bourse qui va lui permettre de continuer la nation pour de meilleure performances.
Christian Hoffman, coach de Angelika, affirme qu’ elle est une excellente étudiante athlète. « Elle passe autant de temps dans le gymnase que dans la piscine. Elle est en bonne forme physiquement », dit-elle.
La Natation au Burkina est difficile
Au Burkina, la natation est très difficile. L’accès à l’eau est considéré comme un privilège. Pour les filles, elle est encore plus complexe car elles doivent faire face de nombreux changements physiques qui les découragent. « La question des cheveux, la coiffure est une lourde problématique pour elles. Il y a aussi le développement physique, l’élargissement des épaules, le développement des muscules qui découragent plus d’une », précise-t-elle.
Etudes et natation
La jeune athlète arrive à combiner les études et la nation. Pour elle, le sport et les études font bon ménage et cela est possible pour les femmes. « J’espère que je suis un exemple qui montre qu’on peut faire ce qu’on veut, On peut réussir à l’école, réussir dans le sport et toujours être un humain », fait-elle savoir.
A l’en croire, le sport est d’une grande contribution dans sa vie et lui a permis d’avoir de nombreux acquis. « Sans le sport, je ne serais pas ici. Le sport m’a formée mentalement », confie-t-elle.
Aux parents qui pensent que le sport détruit la vie ou l’école des filles, la nageuse leurs demande d’avoir confiance en leurs filles et de croire en elles. Les femmes sont fortes et le sport participe à bâtir leur personnalité.
Angelika a toujours bénéficié du soutien de ces parents qui est son leitmotiv quotidien et a soutenu cette année sa thèse de doctorat en énergies renouvelables.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews