Ardjouma Traoré : L’universitaire qui chausse des étudiantes à Bobo

Ardjouma Traoré est un jeune homme qui a su tirer son épingle du jeu malgré les défis auxquels font face de nombreux étudiants au Burkina Faso. Diplômé d’une Licence en Lettres Modernes à l’université Nazi Boni en 2021, il a su saisir une opportunité qui le fait progressivement sortir de l’assistanat.

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Ardjouma Traoré

Tout a commencé en 2019, lorsque son frère lui a donné 20 000 FCFA pour développer une petite activité commerciale sur le campus. Ardjouma a alors choisi de se lancer dans la vente de chaussures féminines, un créneau qu’il a estimé être en phase avec la population étudiante. « J’ai choisi de me concentrer sur la vente de chaussures pour femmes car je suis plus en collaboration avec les filles. Dans mon répertoire, j’ai plus de 3000 contacts d’étudiantes. En plus, les étudiantes sont friandes de nouvelles tendances et sont toujours à la recherche de bonnes affaires », explique-t-il.

Au début, Ardjouma se promenait sur le campus avec un sac rempli de chaussures qu’il proposait aux étudiantes. Mais son activité a rapidement pris de l’ampleur, au point où sa tante lui a offert une charrette l’année suivante pour l’aider à transporter et exposer sa marchandise. « Avec ma charrette, je peux maintenant proposer un véritable étalage de chaussures aux étudiantes. Ça me permet d’avoir une meilleure visibilité et d’attirer davantage de clientes », se réjouit-il.

Aujourd’hui, Ardjouma Traoré est devenu un véritable entrepreneur étudiant. Il réalise en moyenne 45 000 FCFA de bénéfices par mois, ce qui lui permet d’être partiellement autonome financièrement tout en poursuivant ses études. « Grâce à cette activité, je peux subvenir à une partie de mes besoins et ne plus dépendre entièrement de l’argent de ma famille. C’est une grande fierté pour moi », confie-t-il.

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Judith Balma, une cliente de Ardjouma

Malgré ce succès, Ardjouma fait face à certaines difficultés, notamment l’accès au financement pour développer davantage son activité. « J’aimerais pouvoir ouvrir un véritable magasin où je pourrais vendre non seulement des chaussures, mais aussi des vêtements, des produits cosmétiques et bien d’autres articles pour femmes. Mais cela nécessite des investissements que je n’ai pas les moyens de faire pour le moment », regrette-t-il. Comme autre difficultés, il note aussi la complexité d’avoir de bons fournisseurs qui peuvent donner la marchandise à moindre coût.

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Ramatou Sawadogo, une cliente de Ardjouma Traoré

Ses clientes fidèles, Judith et Ramatou, deux étudiantes de l’université Nazi Boni, témoignent de leur satisfaction. « Ardjouma nous offre toujours de très belles chaussures à des prix abordables. C’est vraiment pratique de pouvoir trouver ce dont on a besoin juste sur le campus », félicite Judith Balma, avant d’ajouter qu’il est très accueillant et courageux. « En plus, c’est un jeune très sympathique et serviable. On est contentes de pouvoir le soutenir dans son projet », ajoute Ramatou Sawadogo.

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Malgré les défis, ce « digne » fils de Takalédougou (Ardjouma Traoré) ne compte pas s’arrêter là. Son ambition est de poursuivre le développement de son activité pour offrir toujours plus de choix et de services aux Bobolais en général et aux étudiantes de l’université Nazi Boni en particulier.

Léandre Sosthène SOMBIE/ Mousso News Bobo-Dioulasso

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