Art plastique & sculpture : Esther Tapsoba sur les traces de son père
Esther Tapsoba, 23 ans, est une jeune Burkinabè passionnée de l’art plastique et de la sculpture. Elle travaille et apprend au quotidien aux côtés de son père également sculpteur. Fille et père expose à la 16é édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).
Esther est toute souriante. Dans l’atelier de son père installé au SIAO des pots de peintures sont entreposés. Pinceaux en main, la jeune fille s’apprête à créer une toile. Esther fait ses réalisations avec amour. Cela fait 3 ans que la jeune artiste plasticienne vit pleinement sa passion auprès de son géniteur. « Je me suis lancée dans ce domaine par amour. J’exerce ce métier au côté de mon père qui est formateur. Au tout début, j’étais à l’école et j’ai abandonné, ensuite je suis allée apprendre la coiffure que j’ai aussi abandonnée pour ma passion », relate Esther sans regret. Elle avoue avoir été inspiré par son père. « Quand je voyais mon papa faire des sculptures dans son atelier, je me suis dit pourquoi ne pas suivre ses traces ? Comme tout ce qu’il confectionne est beau et adorable j’ai voulu faire comme lui. C’est à partir de là que naît mon amour pour l’art. Un jour j’ai dit à mon papa que je veux devenir comme lui et il a accepté de m’accompagner dans ma lancée », témoigne-t-elle.
La sculpture une passion pour Esther Tapsoba
Le métier de l’art est aujourd’hui pour Esther une passion et elle se fixe l’objectif de faire vivre et voyager son art. « Lorsque je confectionne un objet d’art je suis toute contente. Mon grand rêve est de devenir une grande artiste plasticienne qui aura une visibilité sur le plan national et international », espère-t-elle.
Suivre les traces de son père est un chemin qu’elle ne regrette pas d’avoir emprunter. Elle dit se sentir bien en travaillant auprès de son mentor. « Faire le même métier que mon papa est aujourd’hui pour moi une fierté. Après des mois d’apprentissage, j’arrive maintenant à fabriquer des objets et je souligne que le métier d’art nourrit son homme. Je suis devenue indépendante grâce à l’art et souvent je participe aux dépenses de la maison », laisse-t-elle entendre avec fierté.
Un domaine rigoureux et mal jugé
Selon la jeune fille, être artiste plasticienne est très rare dans la gent féminine au Burkina Faso. Celles qui s’y trouvent ne sont pas très considérées. De 5 filles au début de sa formation Esther se retrouve seule parmi les hommes qui travaillent avec son père. Elle encourage les filles à se lancer car c’est un métier passionnant et noble. « J’encourage les filles qui aiment le métier de l’art à ne pas hésiter. Il faut faire ce qu’on aime et on réussir », fit-elle savoir.
Un père heureux et fier
« J’étais étonné quand ma fille m’a dit qu’elle veut faire le même métier que moi. Je n’étais pas pour mais j’ai fini par accepter et cela fait 3 ans qu’on travaille ensemble », explique Moussa Tapsoba, le père d’Esther qui dit être fier d’elle car elle apprend vite et prend son métier au sérieux. « Esther me fait honneur. Souvent je me demande d’où elle tire son inspiration pour faire ses créations », poursuit-il. De dessinateur, Moussa est aujourd’hui peintre. Lui et sa fille travaillent à Boromo où ils résident.
Mariam Lingané/ MoussoNews