Avec ou sans les hommes…

« Mon copain ne veut pas assumer ses responsabilités. Il m’a mise à la porte. Comme lui, mon père refuse de payer ma scolarité ». Ces mots sont de Leila. Son père Jean, commerçant de profession,  avait placé beaucoup d’espoirs en sa fille.

Intelligente et travailleuse, elle avait fini par convaincre ses géniteurs qu’être fille n’est pas un handicap. Malheureusement,  selon le cas, après son succès au BEPC, la fille de Jean a contracté une grossesse. Ce qui était invraisemblable pour son père.

Mise à la porte par ses parents, elle a été hébergée par son copain. Quelques mois après l’accouchement, Leila a été sommée par celui-ci de rejoindre ses parents. Après plusieurs refus, elle finira par rejoindre les siens qui l’accueillirent malgré eux.

Plus d’école. Plus de concubin. A la maison familiale avec un bébé au dos, Leila tente depuis lors, de se faire une place dans la vie en vendant des jus de fruits. Les espoirs pour reprendre les cours s’amenuisent journalièrement.

A l’image de Leila nombre de filles, n’ayant rien à envier aux garçons, engendrent leur dépendance à partir d’une relation. Si fait qu’il n’est plus rare d’entendre des filles crier au scandale à chaque séparation.

Comme si elles ignoraient que « s’unir pour le meilleur et le pire » ne tient plus qu’à ce que disent les livres saints…

A l’heure de l’émancipation, de la discrimination positive, des filles continuent à être victimes de leur naïveté. Pour peu que l’homme promette un mariage ou une vie à deux, elles se laissent enceinter pour après, crier au scandale d’avoir été abandonnées par ces derniers. Et c’est toujours préoccupant de voir ces « filles mères » se battre comme des forcenées pour subvenir à leur besoin, aux besoins de leur enfant et même au-delà.  Les nombreux cas et exemples ne finissent pas de la dissuader.

De jour en jour, les filles continuent de contracter volontairement des grossesses hors foyers, gonflant du même coup, le lot des enfants dit « batards », et qui finissent très souvent par élire domicile dans la rue.

La question qui se pose toujours est de savoir pourquoi ces filles, malgré les multiples campagnes de sensibilisation sur la sexualité, continuent à se tisser des relations sans espoir. On dira certainement que l’on ne peut prédire l’avenir. Certes ! Mais les évolutions sociales font que pour peu ou prou, des couples se séparent plus facilement.

De plus, les barrières familiales et religieuses tiennent de plus en plus difficilement face à la bonne volonté de la femme ou même de l’homme. Tout compte fait, l’on doit savoir que le bonheur est d’abord individuel avant d’être collectif.

Le fiancé, le mari ou encore le petit ami est un humain comme les autres. Il peut passer de vie à trépas du jour au lendemain. Lier donc son existence à celle d’autrui, particulièrement son copain, est un acte délicat. Une vie doit être possible avant, pendant et après toute séparation.

Alors les filles, l’heure de la prise de conscience a sonné ! L’émancipation, l’égalité (en droit évidemment), la promotion sociale des filles passeront par leur capacité à prendre en mains leur destin. Avec ou sans les hommes. Jeunes filles vous avez de quoi rivaliser sinon supplanter les hommes.

 Donnez-vous donc les moyens d’affronter les vicissitudes de la vie. Même si…

Bassératou KINDO

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