Bien être de la femme : Jean-Cyrille en fait sa mission de vie
Jean-Cyrille est un amoureux du bien-être de l’autre moitié du ciel. Du forum pour african des femmes leaders ( Fafel) au week-end des mères, il est à l’initiative de ces évènement dont le but est de valoriser et magnifier la femme. Dans cet entretien qu’il a accordé à Mousso News, il parle du pourquoi de son engagement en faveur de la femme.
- Qui est Jean-Cyrille Bado ?
Je suis entrepreneur selfmademan, CEO Armonik Vizion, Promoteur du Forum Africain des Femmes Leaders (FAFEL), et du Weekend Spécial des Mères, Graphiste Designer, Coach Motivateur, marié et père d’un merveilleux garçon.
- Vous êtes initiateur de l’évents ‘’ Weekend spécial des mères’’, d’où vous êtes venu l’idée ?
L’idée est née de deux choses.
Primo, je suis le fruit de l’amour et de l’éducation reçu de ma Mère, Paix à son Âme. De son vivant elle me disait « Cyrille sois conscient que tu as de la valeur, que tu as une belle étoile et par conséquent travail à créer toujours de l’harmonie en toi afin de la manifester autour de toi. Ce n’est que par cette attitude que tu pourras accomplir ta destinée ». A l’époque je ne savais pas ce que cela voulait bien dire. Mais le déclic s’est produit à la suite de son décès le 8 octobre 2009. C’est là que pour la première fois, c’est mots ont commencé à résonner dans ma tête et dans mon cœur. J’ai donc décidé de lui rendre hommage en lançant ce qui au départ était juste un studio graphique Armonik design, puis Armonik Vizion. Pour la petite histoire, ma Mère s’appelait MONIQUE, et vue que je suis graphiste donc fait de l’Art, j’ai donc fait une combinaison des deux entités (AR+MONIK) sous le prisme de HARMONIE pour créer Armonik Vizion pour mieux symboliser une vision harmonieuse de tout ce que nous faisons.
Secundo, j’ai longtemps été séparé de ma famille pour des raisons d’études. Dès mon entrée en sixième, j’ai dû quitté mes parents après avoir été orienté dans un collège vu que là où nous habitions, il n’y en avait pas. Puis après mon BAC en 2004, j’ai décidé d’aller poursuivre mes études à Ouagadougou, bien que toute ma famille se trouve en Côte d’Ivoire. Et j’ai remarqué que chaque fois que je devais quitter mes parents après les vacances scolaires, ma mère me disait ceci : « Cyrille, là où tu pars, je ne serai pas avec toi. Mais sache que partout où tu iras, si tu cherches une mère, tu en trouveras ; encore moins un père, un frère ou une sœur » Et Dieu merci cela m’a aidé toutes ses années. Toutefois, en tant qu’enfant, je ne m’imaginais pas que ma mère si jeune pouvait du jour au lendemain perdre la vie. Je la croyais immortel, bien qu’elle souffrait d’un diabète qui l’avait fait perdre autant de kilos et d’énergie.
Alors quand on m’a appris son décès, j’ai réalisé que je n’avais pas suffisamment profité de ma maman et qu’elle non plus n’avait profité de moi. C’est cela qui a été le deuxième déclic qui m’a inspirer à la création de ce concept de « Weekend Spécial des mères » afin de non seulement rappeler aux enfants que nous sommes combien nos mères sont fortes par l’amour qu’elles nous portent et par conséquent nous devons leur témoigner plus d’affection, de présence, et de bonheur ; Aussi, devrions-nous comprendre combien elles sont si fragiles au point qu’elles peuvent partir du jour au lendemain sans que nous n’ayons vraiment profiter. Je me rappelle quelques fois que de son vivant, il m’est arrivé de prétexter être très occupé quand elle m’appelait pour se plaindre de telle ou telle chose. Mais hélas, jamais plus je ne l’entendrai.
Mais delà des mères c’est vraiment une invite à savoir trouver du temps et de l’espace pour les personnes qui nous sont le plus chères, qui nous aiment et que nous aimons.
Donc le weekend spécial des mères c’est aussi cela. Magnifier, honorer et célébrer toutes les mères du monde par reconnaissance filiale et pour l’amour qu’elles ont toujours su nous apporter gratuitement surtout au péril de leur vie. Les mères sont les plus grandes joueuses du poker. Le Pocker de la vie. Elles nous aiment sans nous connaître, sans savoir comment nous seront, elles mettent leur vie en danger pour nous donner la vie, ensuite elle-même leur bien-être, leur vie entre parenthèse pour nous éduquer, nous chérir, avec la constante prière de partir avant nous et pour nous.
- L’évènement consiste à quoi ?
Le Weekend spécial des mères consistent donc à célébrer nos mamans à travers des actions de sensibilisations sur les questions relatives à la maternité à savoir les grossesses précoces et non désirées, les problèmes de santé materno-infantiles, la gestion de l’équilibre de vie de mère, vie professionnelle, vie d’épouse entre autres. Mais aussi des activités ludiques telles que les diners de gala, les bals populaires entre autres
- Quel est le bilan que vous pouvez faire des deux éditions passées ?
En terme bilan, nous sommes moralement satisfaits. En effet les deux premières éditions passées nous ont permis de faire
2 Emissions plateau sur BF1 (thème: Vie de Mère, Vie Professionnelle) avec la participation de 25 mères actives de différentes conditions sociales (Député, Entrepreneurs, Cadre d’ONG, Commerçantes, Artistes, Ménagères..)
Une Emission Radio sur la Radio Légende avec pour invitées 2 mères dont l’une Institutrice à la Retraite et l’autre Commerçante
Une Formation en Entreprenariat à la Maison de la Femme ou 170 femmes furent formées sur la culture de l’entreprenariat et la Recherche de Financement.
Une Campagne de Sensibilisation et dépistage qui ont permis à 184 Femmes sensibilisés et dépistés de connaître leur sur le Cancer du Col de l’Utérus. 3 Cas détectés.
Une Foire Commerciale: 14 stands au total dont (12 stands d’exposition des activités génératrices de revenus des groupements de femmes ; 1 stand de maquis/resto; un stand entreprise) 250 visiteurs environ.
Diner de Gala à Bravia Hôtel : 300 participants (Prestations d’artistes, Défilé de mode, Projection de film sur le témoignage d’une femme victime du cancer, etc.)
- Comment la 3é édition se présente ?
La 3è édition se prépare assez difficilement au regard du contexte socio-économique. Toutefois nous sommes déterminés à la tenir car nos mères méritent bien plus que des mots. Si nous sommes là, c’est parce qu’elles n’ont pas dit non, c’est trop dur, trop douloureux, je n’en peux plus, j’arrête de pousser. Alors nous continuerons et avec la grâce de Dieu et leur bénédiction nous y arriverons.
- Quelles sont les innovations ?
D’abord au niveau du thème. Nous avons décidé de placer cette 3è édition sous le thème : « Civisme et Education Maternelle » pour deux raisons. Il s’agit de susciter la réflexion sur le rôle prépondérant de la mère dans l’éducation de nos nations, la transmission des bonnes pratiques citoyennes à travers l’éducation de leurs enfants. Mais aussi, d’interpeller les enfants que nous sommes sur la nécessité de mieux nous comporter dans la société par Amour pour nos mères qui nous font tout pour que nous soyons des personnes responsables. C’est pourquoi, nous lançons une campagne de sensibilisation dans les écoles, les lycées, les universités et grandes écoles sur le civisme et ce, à travers un jeu concours de poème, de dessin, de slam, de selfie sur le sous-thème : « Parce que je t’aime Maman, je respecte le code de la route ». Le but étant de dire, si tu aimes ta mère, tu ne devrais pas la déshonorer en foulant au pied tout la bonne éducation qu’elle t’a donnée.
En termes d’innovation aussi, nous aurons grâce à l’appui de nos médias partenaires, des émissions radio-télés pour aborder la thématique centrale « Civisme et éducation maternelle.
Les lampions s’éteindront avec la soirée de gala prévue pour se tenir à la Perle. Les invités auront droit à un défilé de mode et non des moindres car savamment concocté par l’égérie de la mode burkinabé Clara Lawson. Des projections de témoignage et de déclaration d’amour filial, des distinctions honorifiques à l’endroit de personnes et institutions qui œuvrent au bien-être de la mère et de l’enfant, le tout sous fond de belles sonorités musicales distillées par une belle brochette d’artistes burkinabè pour le bonheur de nos mamans.
Il faut noter que l’édition 3 est placée sous le Parrainage de Madame Clara LAWSON, Styliste et Créatrice de mode, CEO de Clara international et le Co-parrainage de Monsieur Dieudonné Samson YAOGHO, Directeur de l’efficacité Organisationnelle de Acacia Mining. Elle se tiendra du 26 au 27 mai 2018.
- Vous êtes très engagé pour la cause de la femme. En plus de cet événement, qu’est-ce que vous faites d’autres en faveur de son épanouissement et son bien être ?
La cause de la femme me tient tellement à cœur que les idées fusent de toute part. ça me prend aux tripes. En dehors du Weekend Special des Mères, nous avons lancé depuis l’année dernière le Forum Africain des Femmes Leaders en abrégé FAFEL dont la vision est d’être le principal réseau panafricain de promotion du leadership féminin à travers la valorisation des Success Stories de ces femmes braves, fortes et courageuses ; Ces créatrices de richesses, actrices incontournables de l’éducation et donc du développement de nos nations.
La 2è édition s’est tenu du 23 au 26 fevrier dernier avec à la clé, des centaines de femmes formées au leadership, un marché de promotion de leurs activités, des masters class de partages d’expériences et un diner de gala qui a permis de distingués 10 femmes leaders.
En dehors de ces deux évènements, nous sommes à pieds d’œuvre pour lancer un magazine multi formats et bien d’autres projets dont le but est de capitaliser toutes ses actions et initiatives au profit de l’autonomisation socio –économique de le femme burkinabè et celle africaine en général. L’objectif global étant d’offrir plus de visibilité à l’action inconditionnelle et substantielle de la femme, première actrice de nos économies, donc du développement de nos nations Africaines.
- Comment trouvez-vous la situation de la femme burkinabè ?
Personnellement je pense que la femme burkinabè n’a rien à envier autres femmes africaines. Elles sont non seulement d’un courage fort inspirant, car elles sont très braves et intègres ; aussi, sur le plan politique, elles bénéficient d’une certaine attention grâce à l’action et à la volonté du Président Thomas Sankara. Le Burkina Faso est l’un des pays qui a fait du 8 mars une journée chômée et payée, même si on constate de plus en plus qu’il y a des débordements quant à la vision première de cette journée. Cette journée au-delà de son aspect ludique et jubilatoire, devrait être beaucoup plus introspective. Mais je suis heureux que la nouvelle dynamique insufflée par la nouvelle Ministre en charge du département de la femme, de la solidarité nationale et de la famille augure de très belles et bonnes perspectives.
Sur le plan social et idéologique, beaucoup par contre reste encore à faire pour permettre aux femmes de jouir pleinement de leur autonomie de penser et d’agir. Nombreuses sont-elles dans nos villes et surtout campagnes à croupir sous le poids de traditions obsolètes à fort impact négatif sur le bien-être de la femme. Non content du fait beaucoup de femmes subissent encore des inégalités tels que le droit, l’accès à l’éducation pour les jeunes filles mais aussi des ignominies tels que le droit de cuissage entre autres
- Qu’est-ce qui peut être fait pour davantage l’améliorer ?
En guise de palliatif, il faut un sursaut de conscience collective. Il faut qu’à tous les niveaux hommes et femmes s’accordent sur l’indispensable nécessité de conjuguer notre devenir sur le prisme de la complémentarité. Hommes et femmes sont égaux d’une part sur certains aspects tels que devant la loi, devant le droit mais complémentaires sur les aspects matrimoniaux. Cela permettra à chacun de ne pas se voir disputer sa parcelle d’autonomie. Penser et agir différemment ne fera que creuser le fossé vers une entière et totale autonomisation de la femme qui malheureusement en sera la principale victime ;
Deuxio, il faut que l’Etat offre conçoivent des mécanismes de promotion et de protection des droits de la femme qui soient très pragmatiques par exemple des modules de cours et de formations traitant du genre dans les écoles, les lycées, les universités et centres de formation.
Tertio, il faut que les femmes sortent de leurs éternelles attitudes et postures d’assistanats ; Elles doivent se battre mais avec tact et diplomatie pour amener la société traditionnelle et semi-traditionnelle à les intégrés comme actrice à part entière dans la réflexion et la résolution des adversités, des préoccupations et problèmes de la société. Il faut pour ce faire que celles qui ont certaines autonomies de penser et d’agir pensent à transmettent leurs expériences, de sortes à créer une émulation positive chez leurs filles et sœurs. Au lieu de se résoudre au silence, à rester toujours dans l’ombre.
Et c’est ce combat que nous menons et nous sommes convaincus que cela y contribuera fortement.
Interview réalisée par Bassératou KINDO