Biendjeda Ousmane Paré désormais Docteur en Lettres modernes

Mention très honorable. C’est l’appréciation donnée au travail de Biendjeba Ousmane Paré ce jeudi 15 juin 2023 à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Le journaliste a travaillé sur le thème : « Pragmatique du discours politique au Burkina Faso : de la révolution démocratique et populaire aux régimes d’Etat de droit ».

Sous la direction du Pr Joseph Paré, le journaliste Ousmane Paré a analysé les discours politiques de 1983 à 2020 au Burkina Faso. L’étude de 80 discours dont 20 de Thomas Sankara, 30 de Blaise Compaoré, 10 de la première transition politique et 20 de Roch Marc Christian Kabore ont permis de produire un document de 367 pages.

Il ressort de ses travaux de recherches que les discours politiques ont beaucoup contribué aux questions de développement sous les régimes d’exception. Il note également la persuasion et la conviction utilisées comme stratégie par les différents chefs d’Etats dans leur adresse.

A entendre le nouveau Docteur, la première observation qui a été faite lors de cette étude était l’efficacité des discours. « Il y a un grand écart entre le ‘’dire’’ et le ‘’faire’’ des hommes politiques dans leurs différents discours », fait-il noté.

Pour ce qui concerne les discours de la révolution l’écart entre ce qui est dit et ce qui est fait n’est pas énorme. Le journaliste explique cela par la sincérité et la crédibilité qui existait dans la performance de ces discours. « On voit avec Thomas Sankara que toutes ces conditions étaient réunies. Les gens lui faisaient confiance et croyaient en lui parce qu’ils estimaient que le président essayait de faire ce qu’il disait », dit-il.

Joseph Paré, directeur de thèse estime que ce travail a mis en relief certains éléments dans les productions discursives des régimes d’exceptions et ceux des périodes démocratiques. « On a pu montrer que pendant les régimes d’exceptions il y a une certaine coïncidence entre le ‘’faire’’ et le ‘’dire’’ alors que sous les régimes démocratiques il y a un hiatus entre le ‘’faire’’ et le ‘’dire’’ des dirigeants », fait-il savoir.

Selon lui, ces éléments laissent croire que les régimes d’exceptions font plus avancer vers la réalisation d’un certain nombre d’objectifs que les régimes démocratiques.

Des recommandations formulées

La thèse de Dr Paré n’est pas sans recommandations.  Aux hommes politiques, il recommande une mesure de l’écart entre leurs ‘’dires’’ et leurs ‘’faire’’. L’objectif est d’amener ces acteurs politiques à mieux comprendre ce que les populations recherchent dans leurs discours.

Après les enquêtes menées, il ressort que certains enquêtés affirment faire ce que les politiciens demandent dans leurs discours à condition qu’ils donnent l’exemple.

Aussi, il propose à l’Etat burkinabè de disposer d’une stratégie discursive et de faire une ré-articulation de la déclaration de politique générale ainsi que le discours sur la situation de la nation.

Ousmane Paré, défenseur de la cause féminine compte poursuivre la réflexion sur les fonctions de l’acte illocutoire des discours de crise ainsi que des conditions de sa performativité.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews