Bobo-Dioulasso : Latifatou, la femme qui cultive du cacao à domicile depuis 2017

Dans le quartier « non-loti » de Belle-Ville à Bobo-Dioulasso, Latifatou Bella défie les idées reçues selon lesquelles le cacao ne pousse que dans les pays côtiers. Cette mère de famille, venue de la Côte d’Ivoire, a prouvé que le Burkina Faso, malgré son climat, peut être une terre propice à la culture de cet arbre précieux. Le dimanche 1er décembre 2024, Mousso News est allé à sa rencontre.

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Tout commence en 2016, lorsque le mari de Latifatou Bella, resté en Côte d’Ivoire, lui apporte des graines de cacao. Passionnée par l’agriculture, Latifatou décide de tenter une expérience audacieuse : faire pousser un cacaoyer dans sa cour, ne dépassant pas 50 m². Après avoir soigneusement préparé une pépinière, elle plante l’arbre et le bichonne quotidiennement avec amour et persévérance.

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Latifatou Bella, agricultrice de cacao.

Cinq ans plus tard, en 2022, ses efforts portent leurs fruits : le cacaoyer commence à produire. Depuis, Latifatou réalise jusqu’à trois récoltes par an, avec une production annuelle d’environ 300 fruits. Un exploit pour une culture généralement perçue comme réservée aux climats plus humides.

Malgré ce succès, Latifatou se heurte à une difficulté : la commercialisation de sa récolte. Faute de débouchés, elle utilise les fèves de cacao pour enrichir son petit-déjeuner, les ajoutant à son café. Selon elle, le cacao est non seulement délicieux, mais également très nutritif. « À Bobo-Dioulasso, je ne sais pas où je peux vendre mon cacao. Donc quand je fais des récoltes, je ne me contente que de la consommation en famille », livret-t-elle.

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Des cacaos produits pas Latifatou Bella.

Trans former les contraintes en opportunités

Aujourd’hui, Latifatou Bella rêve grand. Elle aspire à développer une véritable exploitation de cacao et invite les autorités à l’accompagner dans cette aventure. « Je veux prouver que toutes les plantes qui réussissent dans les pays côtiers peuvent également réussir au Burkina Faso. Si les autorités peuvent m’aider à avoir un terrain, je sais que je peux gérer une grande superficie de cacao. Je faisais bien avant le travail en Côte d’Ivoire avant de venir ici au Burkina », affirme-t-elle avec conviction.

Son histoire est une source d’inspiration pour de nombreux Burkinabè. Elle illustre qu’avec de la détermination et une vision, il est possible de transformer les contraintes en opportunités. Si elle obtient le soutien nécessaire pour acquérir un lopin de terre, Latifatou pourrait ouvrir la voie à une nouvelle filière agricole au Burkina Faso, contribuant ainsi à diversifier les cultures du pays.

Léandre Sosthène SOMBIE/ Mousso News Bobo-Dioulasso

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