Bouillie de petit mil : Ce traditionnel petit déjeuner qui demeure dans les familles
Peu coûteux et très riche pour l’organisme, la bouillie est un plat fait à base de farine de petit mil, sorgho ou maïs, de l’eau, du tamarin et du gingembre. Accompagnée souvent de galettes ou de lait, ce met copieux demeure le petit déjeuner dans plus d’une famille au Burkina Faso.
La bouillie de petit mil vendue presque dans tous les quartiers de la ville de Ouagadougou est très convoitée et consommée généralement le matin comme petit déjeuner.
Alice Tiendrébeogo, mère de famille et une fidèle consommatrice de ‘’koko baga’’ n’a connu que ce met comme petit déjeuner depuis son enfance. « Toute petite je buvais la bouillie chaque matin comme petit déjeuner avant de rejoindre les salles de classes. Depuis lors c’est devenu une tradition que j’ai gardé dans mon foyer. Les enfants en boivent et en raffolent », explique-t-elle.
Lire aussi : https://www.moussonews.com/mariam-traore-37-ans-dans-la-vente-de-bouillie-plus-de-100-clients-par-jour/
Nourrissant et moins cher
Fait à base de céréales, la bouillie est un met très nourrissant pour toute les tranches d’âge (enfants, adultes et vieilles personnes). En plus de nourrir le corps, il est aussi accessible à moindre coût. Avec une pièce de 50F CFA, chaque Burkinabè peut se procurer un bol de bouillie.
Selon Hazara Sakandé, professeure de quoi?, avec 500 FCFA, elle parvient à assurer le petit déjeuner de sa famille chaque matin. « Chaque matin je dépense environ 500F CFA pour assurer le petit déjeuner de mes trois enfants. J’achète de la bouillie à 250F CFA et du sucre à 150F CFA et le tour est joué pour mieux affronter la journée. Le plus jeune prend de la bouillie pour 50F CFA avec du sucre à 50F CFA aussi pour son goûter », fait-elle savoir.
Hazara Sakandé n’est pas la seule consommatrice de bouillie. C’est aussi le cas de M’ma Fatou qui arrive à donner le petit déjeuner à son petit-fils grâce à l’accessibilité de ce met. « J’achète la bouillie pour mon petit-fils chaque trois jours. Elle se conserve pendant longtemps. Je ne fais que réchauffer les matins pour lui et j’en bois quelques fois », dit-elle.
Activité rentable mais fatiguant
La vente de la bouillie est une activité rentable à Ouagadougou. A en croire Adissa Démé, vendeuse de bouillie depuis 3 ans, cette activité est rentable et lui permet de subvenir à ses besoins.
N’ayant pas eu la chance de terminer ses études, la jeune fille à appris à faire de la bouillie avec sa maman. Cette vente de bouillie a permis à sa mère de prendre soin de sa famille et aujourd’hui, elle lui a passé le témoin pour la pérennisation de cette activité. « Je n’ai pas eu la chance d’aller loin à l’école. Ma maman vendait de la bouillie et je l’aidais les matins. Au fur et à mesure, j’apprenais à ses côtés et maintenant elle est au repos et je gère », confie-t-elle.
Pour une dépense d’environ 10 000F CFA, elle avoue gagner entre 25 000F CFA à 30 000F CFA le jour après chaque vente. « Le prix du Petit mil à augmenté sur le marché mais malgré cela on arrive à rentabiliser. Il y a des jours ou je me retrouve avec 25 000FCFA, d’autres jours avec 30 000FCFA. Le marché n’est pas constant mais je parviens à prendre soin de ma famille », indique-t-elle.
Comme elle Mimi ‘’binré’’ affirme faire un bon chiffre d’affaires après chaque vente. Vendeuse de bouillie le matin et le soir, la jeune mère de famille s’occupe de sa famille grâce à cette activité. « Je vends la bouillie les matins et les soirs. Elle est beaucoup consommée les matins comme petit déjeuner et les soirs certains en font un repas léger. Je suis dans le métier il y a de cela 5 ans et grâce à cette activité j’ai pu inscrire mes enfants à l’école et je m’occupe de mon époux malade », dit-elle.
Au delà de la rentabilité de leur commerce de vente de bouillie, les deux femmes reconnaissent qu’il est pénible et fatiguant. En effet le processus de la préparation de la bouillie nécessite une attention particulière. « Pour la bouillie il faut séparer les cailloux du petit mil, laver, sécher, nettoyer, moudre et ajouter de l’eau dans la farine obtenue puis attendre 3h du matin pour commencer la cuisson. Pendant qu’elle est au feu il faut s’assurer de la propreté des récipients du lieu de vente et tout. Dès 6h tout est fin prêt », relate Mimi ‘’binré’’.
Adissa quant à elle a fait une chute avec un plat de bouillie chaude qui a failli lui coûter sa hanche et depuis lors elle a des difficultés à rester debout pendant longtemps. « Je suis tombée avec de la bouillie chaude et ma hanche a pris un coup. Après un séjour à l’hôpital on m’a déconseillé de rester debout pendant un longtemps mais comme je ne sais rien faire d’autre je me débrouille pour avoir un peu d’argent », confie-t-elle.
Ce plat bien que considéré comme un repas de ‘’pauvre’’ est très riche en vitamine et favorise la croissance des enfants.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews